18 Septembre 1955 Racing bat OM 4 à 0

Résumé Saison
Parc des Princes Le Racing Club de Paris bat l'OM 4 à 0 (2 - 0)
Arbitre Mr Harzic
26508 Spectateurs
OM PONCET, GRANSART, JOHANSSON, MOLLA, MARCEL, MESAS, RUSTICHELLI, CONSTANTINHO, ANDERSSON, MERCURIO, LUZI Entraineur ROLHION
RACING PIVOIS, LELONG, HAPPEL, MARCHE, SOSA, MAHJOUB, PILLARD, GABET, CISOWSKI, DALLA CIECA, GUILLOT Entraineur JORDAN
BUT HAPPEL (10'), LELONG (17'), CISOWSKI (72'), DALLA CIECA (89')
Le Racing joue maintenant à la brésilienne.
Il gagne, et par des scores sans appel.
Alors, bravo ! Ce n'est pourtant pas l'opinion de la grande majorité des spectateurs du Parc des Princes, qui souligna à maintes reprises, par des sifflets et des huées, le jeu des Parisiens.
Après avoir instauré le "tourbillon" et avoir acquis le titre (officieux) d'équipe jouant le mieux au football, avec Reims le Racing bétonne. C'est son droit, comme celui des spectateurs de ne pas trouver cela à leur goût.
Le jeu collectif des Parisiens est devenu à ce point d'une telle médiocrité que trois des quatre buts ont été obtenus sur exploit individuel, le quatrième résultant d'une grossière erreur d'un Marseillais.
Ce n'est plus une tactique mais un aveu d'impuissance car :

1 Happel ne réussira pas tous les dimanches à brosser le ballon sur coup franc et à "défaire le mur" adverse aussi aisément ;
2 Lelong nous étonnerait fort en devenant un buteur redoutable.
Il ne trompera pas toujours le gardien d'un centre-shoot lointain ;
3 Cisowski n'a marqué qu'un but -le troisième- sur une passe de Pillard, consécutive à une grosse erreur de Mercurio ;
4 Dalla Ciecca battit Misas au "finish", et Poncet presque... à l'improviste, sa lutte avec le Marseillais semblant très suspecte.
Ce bilan se suffit lui-même.
A la décharge du Racing, il faut bien admettre que l'O.M. a été bien incolore, invertébré, sans aucun esprit d'entreprise.
Seul Marcel essaya quelque chose.
S'il ne réussit pas toujours, il eut au moins le mérite d'oser.
Rustichelli, également, tenta de secouer la torpeur générale.
Lui ausi peut invoquer le manque de réussite. On savait que Constantino était un fin joueur ; on savait aussi qu'il était blessé (au genou) il se contenta de faire de la figuration intelligente.
Quant au Franco-Suédois Andersson, il fut pris en charge par l'Argentin Sosa et supervisé par l'Autrichien Happel.
Lui non plus n'a pas goûté la tactique brésilienne...
Dimanche au Parc on a remarqué le Parisien Happel et le Phocéen Jean-Jacques Marcel.
D'une part parce qu'ils furent brillants, d'autre part parceque leur style personnel et leur façon de comprendre leur rôle sont complètement différents.
Ernst Happel pratique un jeu où tout est calculé au plus juste. Pas un geste inutile ou à effet ne vient varier une méthode établie une fois pour toutes et appliquée avec une exactitude qui tient du mécanisme. Calme, froid, attentif et assuré le pivot du Racing agit avec une telle sûreté quand il est possesseur du ballon qu'il semble dominer le jeu et tous les autres joueurs présents. Le ballon parait être sa propriété, e on ne serait pas surpris qu'il y ait un autre ballon sur le champ de jeu tant celui dont il s'est emparé paraît sa propriété.
Avec cela une frappe de balle d'une netteté exceptionnelle et un coup d'oeil d'aigle qui lui fait tout voir en même temps.
Jean-Jacques Marcel, lui dont la jeunesse éclate dans tous les actes, dépense une somme d'efforts dix fois plus considérable que celle sacrifiée par Happel. Amoureux du ballon, le demi marseilllais ne le lâche pas facilement. Il le garde même trop longemps, donnant l'impression de ne pas avoir confiance dans ses partenaires qui se placent à côté de lui où l'appellent . Il va droit de sa grande foulée couvrant le ballon de son corps et lâche son shoot avec une conviction qui plaît, mais est souvent faible de puissance parce que donné à bout de souffle.
Sur le terrain Jean-Jacques couvre des kilomètres au cours d'un match, Happel des hectomètres.
Nice avec un grand Ujlaki continue dans sa foulée et a obtenu une cinquième victoire contre Lille 7 à 1.
Reims n'avance plus après avoir perdu à domicile contre Monaco, et Saint-Etienne a réussi le nul à Lens
L'OM avec ses deux défaites consécutives devra se reprendre Dimanche prochain contre Nancy.