OM Olympique de Marseille

Coupe 96 Auxerre se qualifie au dépend de l'OM

13 Avril 1996 Stade Vélodrome Auxerre bat l'OM 1 - 1 (0 - 0, 0 - 0) aux tirs aux buts
Arbitre Mr Sars 26670 Spectateurs
BUTS FERRER (120' s.p.) LAMOUCHI (118')

OM ALONZO, AMOROS, CASONI, HERNANDEZ, MARQUET, DIB, LIBBRA (FERRERI 103'), ECHOUAFNI (BJEKOVIC 119'), FERRER, ASUAR, CASCARINO, Entraineur GILI

AUXERRE CHARBONNIER, WEST, SILVESTRE, BLANC, RABARIVONY, SAID, VIOLEAU, MARTINS, LAMOUCHI, LASLANDES (GUIVARC'H 95'), DIOMEDE (COCARD 120') Entraineur ROUX
Et dire qu'ils n'étaient que 27 000 dans un Stade-Vélodrome éventré par les travaux !
Ah pour ça, rien n'a changé à
Marseille, Tapie n'est plus là, mais l'amour de l'OM continue de brûler le coeur de la cité. Et lorsque la flamme est portée à son incandescence, comme c'était le cas samedi soir, elle est capable de tout consumer. "Ici, le public n'est pas seulemnt le douzième homme, remarquait Gérard Bourgoin, le vice-président auxerrois. Il est aussi le treizième et le quatorzième. Il survolte littéralement ses joueurs. Dans un match comme celui-là, ça pèse très lourd."

Ca peut même effacer les "vingt clubs d'écart séparant les deux équipes"(dixit Gili), , ramener l'Annapurna (toujours Gili) à la dimension d'un massif alpin.

Durant le temps réglementaire, le leader de la Division 1 s'est procuré une occasion et une seule (16° : tir de Diomède largement à côté) face au deader de la Division 2.
Jamais l'AJA n'avait été à ce point malmenée et bâillonnée. "Peut-être à Montpellier, corrige Guy Roux du bout des lèvres. Mais il faut dire qu'il n'y a pas beaucoup d'équipes de Division 1 à avoir choisi la méthode irlandaise.
Là, on a joué contre l'Eire de Jacky Charlton.? Pendant deux heures, les Marseillais ont appliqué avec une constance admirable le plan de leur entraîneur. Un plan parfaitement adapté aux qualités des joueurs et qu'ils utilisent parfois en Division 2 : le kick-and-rush !
On a fait un formidable entraînement dans le jeu de tête et les corners défensifs.

A Marseille, aujourd'hui comme hier,il faut d'abord tenir avant de courir.
Tenir debout, tenir derrière, tenir son advesaire. On connaît la méthode, elle a fait ses preuves.
Pressing infernal, engagement maximal, l'OM, ainsi conditionné, ressemble à un torrent en crue qui vient cogner contre le barrage jusqu'à le faire exploser.
Inutile dans un pareil contexte, de miser sur la fatigue pour se tirer d'affaire. A la 120e minute, Dib et Marquet carburaient encore tels des avions à réaction.
"Physiquement, c'est plus dur de jouer ici qu'à la grande époque, poursuit Roux. Le grand OM utilisait les mêmes moyens, mais très vite il remettait la balle à terre".
Là, elle était constamment en l'air et on n'a pas pu l'attraper.
A chaque mi-temps, j'ai demandé à ce que l'on exploite la moindre occasion. Mais je ne les ai pas grondés, car je voyais bien qu'ils ne pouvaient pas sortir.
Bon, on en a quand même exploité une."
Certes, on peut toujours gloser sur le peu de maîtrise technique affiché par les Auxerrois ou leur incapacité à aligner trois passes. On n'a pas reconnu, c'est vrai, la superbe mécanique qui emballe le Championnat et enchante les foules.
Mais on en reparlera la saison prochaine, quand d'autres patrouilles d'élite viendront tremper leurs galons dans la lave du Stade-Vélodrome.
Les Bourguignons, au moins, sont repartis qualifiés !
Ils ont vacillé, tremblé, mais ils n'ont pas cédé.
Quand on n'est pas en mesure de réciter sa partition habituelle face à l'OM de "Jacky" Gili, il est indispensable d'avoir quatre atouts dans son jeu pour rafler malgré tout la mise : un sang-froid à
toute épreuve, un grand gardien, un solide jeu de tête et une abnégation défensive de chaque instant.
Samedi soir, il n'en manqait pas un dans la main auxerroise.
Passons rapidemnt sur les deux derniers en soulignant au passage la performance aérienne de la charnière centrale Blanc-Silvestre, pour nous attarder sur les deux premiers ! Le sang-froid ! Dans ce registre, les Auxerrois ont été admirables
Roux : "Cette équipe n'a pas l'habitude de perdre ses nerfs. On n'a pas eu le moindre geste d'énervement, l'expulsion de West étant le résultat d'une maladresse technique".
Je suis fier de diriger des joueurs qui savent lutter comme les gamins de mon village" Bourgoin : "On a couru après le ballon pendant tout le match, mais on a toujours contrôlé la situation derrière. Par exemple, aucun Marseillais n'est arrivé seul devant Charbonnier."
"
Cette froide détermination s'st égalemetn manifesté dans l'attitude de Lamouchi après son but. L'international auxerrois n'a même pas levé les bras.
Pas d'abattement quand l'OM a égalisé à la dernière minute de la prolongation sur penalty
Stoïque devant sa réussite ! Sans doute y avait-il une part de soulagement dans cette façon de savourer un but a priori décisif, mais elle traduisait aussi le fonctionnement imperturbable des cerveaux bourguignons.