OM Olympique de Marseille

1966/1967 L'OM débute bien contre Valenciennes

Archives Miroir du Football François Thébaud
19 Août 1966 Stade Vélodrome ,
OM bat Valenciennes 2 à 1 (0 - 0)

Arbitre Mr Lacoste 18231 Spectateurs

BUT JOSEPH (49'), BURON (62') MAKOWSKI (52')

OM ESCALE, TASSONE, ARTELESA, ZVUNKA, LOPEZ, DJORKAEFF, DESTRUMELLE, CASOLARI, JOSEPH, BROTONS, BURON, Entraineur DOMERGUE
VALENCIENNES MAGIERA, SERAFIN, PIUMI, PROVELLI, MAYET, MAKOWSKI, KOCIK, BONNEL, GUINOT, GULLY, GUILLON, Entraineur ROBERT
Nouvelle saison pour l'OM en Division 1.

L'arrivée de joueurs de l'équipe de France dont le capitaine Artelesa et le futur capitaine Djorkaeff assure à cette défense une certaine stabilité.
Avec Jules Zvunka de Metz, Destrumelle de Rouen, Fulgenzy de Sedan, bref de quoi construire une équipe solide avec ceux de la montée.

Et comme Joseph et Escale vont s'imposer au plus haut niveau, les olympiens vont terminer à une bonne 9e place.

Josip arrivera au milieu de la saison et débuta à Valenciennes un 18 décembre pour y marquer son premier but et y récolter son premier avertissement. Tout un symbole.
Le hasard du calendrier qui opposait pour la première journée de championnat, au stade-vélodrome réinvesti, l'O.M. a V.A. a mis en évidence les nombreux liens tissés entre les deux équipes et dont le moindre n'est pas qu'elles évoluent à présent dans le même esprit de jeu et en formation de 4-2-4.
Durant une importante franction des 90 minutes réglementaires, 20.000 spectateurs étonnés purent donc assister au spectacle pour eux insolite de vingt joueurs répartis sur une dizaine ne mètres de profondeur, de part et d'autre de la ligne médiane.
Ils en perdient leur football traditionnel tellement il y avait de monde au milieu du terrain.
En dépit de cette concentration exceptionnelle des joueurs, le jeu fut d'une qualité moyenne.
La faute en incombe à la conception du rôle des hommes du milieu, enseignée hier à Valenciennes, inculquée aujourd'hui à Marseille par Domergue.
Au cours de l'entretien qu'il nous avait accordé la veille, il nous avait exposé cette conception :
"Pour moi, ce qui est important, c'est le moment où l'attaque se trouve en contact avec le front de la défense.
Le but est d'économiser les hommes du milieu afin de les trouver disponibles pour l'attaque et de désorienter la défense adverse en agissant rapidement pour ne pas lui laisser le temps de se regrouper et de faire face."
Le résultat, c'est que les gardiens dégagent fort et loin au pied et que les arrières, lorsqu'ils ont récupéré la balle, "grillent" leur demis pour adresser de longues ouvertures ou des balles en cloche à leurs avants.
La prise de possession du ballon étant alors rendue aléatoire, on assiste à des renvois multiples d'une ligne de défense à l'autre.
Habitués de longue date à pouvoir jouer dans les situations les plus "réduites", les Valenciennois se montrèrent bien plus à l'aise que les Marseillais, quelque peu désorientés, dans la récupération du ballon. Jouant par ailleurs avec des automatismes parfaitement rodés (une-deux, centres en retrait, couverture du partenaire, arrêt du ballon en plein course pour le partenaire qui suit, renversement du jeu...).
Ils utilisèrent une ligne défensive efficace et le but d'égalisation qu'ils inscrivent à la 52e minute fut un modèle du genre, centre de l'aile droite de Guillon, remise immédiate de la tête et en retrait de Guinot, tir dans la foulée de Makowski qui battit Escale à ras de terre dans le coin droit.
Pourtant Marseille qui prit la leçon gagna par 2-1.
Mais le premier point, acquis par Joseph, le fut à la suite d'un "contre" heureux, quant au deuxième, il fut le résultat d'une petite mascarade : après s'être échappé sur la gauche, Brotons, à terre, retint Piumi par la cheville à la manière d'un rugbyman alors qu'il venait de transmettre à Buron qui, ainsi laissé seul, battit d'un tir entre les jambes Magiera avancé à sa rencontre.
En la circonstance, Buron avait bénéficié des conseils de Domergue qui, la veille, avait "épluché" un à un les défauts de ses anciens joueurs et avait signalé que Magiera était très difficile à crocheter. Buron avait tiré à temps et l'arbitre avait enregistré.
Il refusa neuf minutes plus tard le deuxièmebut d'égalisation obtenu sur coup-franc pour un hors-jeu pour le moins douloureux.
Domergue pouvait être heureux du résultat du premier match de son équipe.