OM Olympique de Marseille

Coupe de France 1954 Nice bat l'OM 2 à 1

Archives Miroir Sprint

Fernandel avec les Olympiens avant la finale Merci à Omar Keddadouche
23 Mai 1954 Stade de Colombes
OGC Nice OM 2 à 1 ( 2 - 0)


Arbitre  Mr Harzic 56803 spectateurs
Buts Nuremberg (5e); Carniglia (10e) Andersson (55eme)
OM Angel - Gransart, Johansson, Salem - Rossi, Mesas - Palluch, Ben Barek, Anderson, Scotti, Mercurio
OGC Nice Hairabedian, Ben Nacef, Poitevin, Gonzales, Cuissard, Mahjoub, Ujlaki, Antonio, Carniglia, Fontaine,Nuremberg
L'O.G.C. Nice vient de remporter la Coupe de France pour la seconde fois et malgré les difficultés accusées par son équipe en seconde mi-temps. Il faut reconnaître que son succès fut mérité : les joueurs azuréens ont produit le meilleur football au cours d'une rencontre qui ne prendra pas place parmi les "grandes finales".Le onze de Nice, dimanche à Colombes a confirmé ce que l'on pensait de lui par rapport à la formation de Marseille.
Plus d'équilibre, non seulement dans la répartition des valeurs, mais dans la production.
On s'attendait à ce que les Marseillais cherchent à confondre l'ordonnance supérieure du jeu des Niçois par des coups de boutoir, et profiter de la situation pour marquer par l'intermédiaire de leur canonnier Gunnar Andersson
Départ rapide des Niçois
Mais on ne s'attendait pas à ce que les joueurs phocéens, réputés pour leurs attaques ou contre-attaques soudaines et rapides se montrent pour la plupart lents, indécis et maladroits.
Des hommes comme Mésas, Rossi, Mercurio, ne furent jamais dans la course. ils apparaissaient sans jambes, sans ressort et d'une complète méconnaissance du jeu.
Furent-ils dépassés par l'importance du résultat ?
Furent-ils à ce point dépaysés par le terrain glissant qu'ils ne trouvèrent jamais ni leur équilibre, ni leur place et furent réduits à jouer les utilités ? Nous ne pouvons donner exactement les raisons de leur défaillance.
Et celle-ci, ce n'est pas douteux fut fatale à leur équipe. D'autant plus que dans le camps adverse, deux joueurs (Cuissard et Mahjoub) opèrent aux mêmes places de demi ailes, avec un rare brio.
De ce fait l'attaque niçoise, remarquablement étayée par les dits Cuissard et Mahjoub, fut beaucoup mieux approvisionnée que celle des Marseillais. Elle put, presque à son aise, concevoir et exécuter des actions offensives qui, neuf fois sur dix, affolaient les défenseurs phocéens, livrés à eux-mêmes ou presque par l'insuffisance de leurs demi ailes.
Plus prompts à utiliser le ballon, moins impersonnels et plus rapides, les avants niçois ont gagné le match dans les dix premières minutes.
Ils attaquèrent franchement dès le coup d'envoi, et comme un boxeur cueilli à froid, le onze marseillais encaissa deux coups dont il ne se remit jamais. Ce furent les deux buts marqués par Nice (5 et 10 minutes) le premier par Nuremberg, le second par Carniglia.
Nous ne dirons pas avec la complicité du portier marseillais Angel,cela serait injuste mais nous n'hésitons pas à dire qu'avant le coup de tête de Nuremberg, Angel devait sortir pour intercepter le centre donné par Ujlaki et empêcher la reprise et que sur le shot de Carniglia il eut une hésitation qui lui fut fatale.
Deux buts d'avance en finale de Coupe c'est un handicap mortel. Et l'on pensait que les Niçois allaient augmenter leur avance, tant ils opéraient avec facilité, devant des adversaires médusés.
Antonio et Mahjoub manquèrent deux buts "tous faits" et ce fut le repos.
Dès la reprise, les Niçois qui sans doute avaient reçu la consigne de tout faire pour conserver leur avantage, procédèrent tout différemment. Mahjoub, blessé, occupait le poste d'ailier gauche, et Nuremberg promu demi gauche, jouait en réalité troisième arrière.
Résultat, les Marseillais, moins inquiétés en défense, attaquèrent avec plus de conviction et réussirent un but par Andersson qui affola les Azuréens.
Le sort du match cependant, ne paraissait pas en jeu. Gonzalès, Ben Nacef, Poitevin et surtout Cuissard, qui domina le lot des vingt-deux joueurs, de la tête et des épaules, réussirent à empêcher l'égalisation.
Jusque dans les toutes dernières minutes du match, Nice put vivoter sur son but d'avance.
Il ne restait plus qu'un nombre limité de minutes à jouer, Marseille attaquait en masse, jouant le tout pour le tout. Salem, Gransart figuraient dans la ligne d'avants, et Scotti en une occasion se trouva seul devant le but azuréen que Hairabédian avait déserté.. Hélas, le flegmatique Scotti envoya le ballon au-dessus de la barre
Puis, à trois reprises séparées par un temps de secondes, Gonzalès, Poitevin et Carniglia sauvèrent le but in-extremis.
Un shoot marseillais frappa même le dessous de la barre transversale.
In-extremis, Marseille avait manqué de chance.
Mais répétons-le, le succès de l'équipe niçoise ne peut être discuté. Seuls des impondérables pouvaient réduire l'avantage chiffré des Niçois qui ont fourni le meilleur football et pratiqué selon les principes les plus orthodoxes
Si des joueurs comme Gonzalès, Ujlaki, Carniglia et Mahjoub, ces deux derniers en première mi-temps, ont fourni un excellent match,si un Johansson, un Ben Barek ont tenté et parfois réussi à contre-balancer les actions de leurs opposants un homme domina l'ensemble des deux formations: le demi aile niçois Cuissard
D'un bout à l'autre de la partie, Cuissard fut en évidence. Il servit ses partenaires avec une précision rare et une constance remarquable. En attaque, il créait le trou. En défense, il colmatait les fissures et toutes ses interventions avaient des effets positifs.
Antoine Cuissard est candidat retenu pour les équipes de France qui joueront contre la Belgique le 30 Mai à Bruxelles et le mois prochain en Suisse.
Andersson fut bien muselé mais il réussit quand même à marquer son but habituel
L'action du match: Gonzales sauve d'un retourné sur sa ligne la balle d'égalisation