Histoire de la Coupe du Monde 1982

La Coupe du monde 1982 se tient en Espagne du 13 juin au 11 juillet 1982, et voit le sacre de la Squadra italienne face à la RFA.
C'est aussi durant cette Coupe du Monde la nuit de Séville et la renaissance du Football Français.
Grâce à Séville,Tigana aura la force d'éliminer quatre Portugais pour offrir la balle de but à Platini contre le Portugal à Marseille pour conquérir le titre de Champion d'Europe 1984 quelques jours plus tard contre l'Espagne, Basile Boli s'élèvera au-dessus des défenseurs Milanais à Munich pour le sacre de l'OM, Zidane inscrira deux buts de la tête en 1998 en finale après que Thuram eut marqué les deux seuls buts de sa carrière en bleu contre la Croatie, Wiltord s'arrachera pour marquer le but égalisateur contre l'Italie en Finale de l'Euro 2000.
Sur la ligne de départ pour les éliminatoires, le record d'engagés est à nouveau battu. Il atteint cette fois le chiffre de 107 pays au moment du tirage au sort le samedi 13 octobre 1979. Forcément, il en restera sur le carreau. En Europe, les dégâts sont importants, la Bulgarie, la Roumanie, la Suisse, le Danemark, la Suède, le Portugal, la RDA, l'Eire, et les Pays-Bas sont absents de la fête espagnole.
Le cas des Pays-Bas est le plus intéressant. Tout d'abord, ils sortent de deux Coupes du monde très réussies au cours desquelles ils terminent à la deuxième place, battus en finale par l'Allemagne (1974) et l'Argentine (1978) les deux pays organisateurs ; ensuite ils sont sortis de la compétition par une équipe de France qui, elle, se trouve sur sa lancée d'un Mundial argentin où elle a démontré sa qualité. Comme quatre ans plus tôt, il faut attendre les dernières rencontres pour savoir si, oui ou non, les hommes de Michel Hidalgo vont obtenir leur qualification. Tout de joue en quinze" jours, entre le 18 novembre et le 5 décembre 1981 à Paris.
Le 18 novembre, la France reçoit les Pays-Bas et gagne dans une ambiance de kermesse. Platini fait des siennes, marque un but, imité par Six. Grâce à cette victoire la France totalise huit points. Si la Belgique avec 11 points est hors de portée et qualifiée, la deuxième place est à la portée des Français. Pour la conquérir obligation de battre Chypre. Grâce à une différence de buts supérieure, la France rejoindrait les Irlandais au nombre de points (10) et les déborderaient. Exactement ce qui se passe.
Les Français, privés de Platini mettent un point d'honneur à ne pas gagner à la petite semaine : 4-0. Le public exulte pour la deuxième fois consécutivement, l'équipe de France participe à la phase finale. Pour une nation absente du grand rendez-vous en 1950, 1962, 1970 et 1974 l'événement ne passe pas inaperçu. Du coup on lui prête les plus grandes ambitions.
La première sortie des Français incite plutôt à la prudence; le 16 juin, à 17 heurres dans un stade de Bilbao où la chaleur est accablante (35° à l'ombre) ils se font cueillir après moins de trente secondes de jeu, par Bryan Robson qui donne l'avantage à l'équipe d'Angleterre. .
A la mi-temps le score des de 1-1 (égalisation de Soler) mais il est assez trompeur.
Au cours de la deuxième mi-temps les Français sombrent peu à peu, battus physiquement et moralement pour laisser les anglais maîtres du mach. Ils vont même terminer la partie épuisés, Rocheteau et Battiston étant victimes d'un début d'insolation.
Robson marque un deuxième but de la tête seul au premier poteau et à huit minutes de la fin Paul Mariner exploite comme à l'entraînement une erreur de Trésor, 3 à 1.
Les trois buts sont concédés sur des erreurs de défense : une fois de plus les Anglais donnent aux Français une leçon de réalisme. Heureusement le Koweit apporte aux Bleus une aide inattendue, en tenant la Tchécoslovaquie en échec (1-1)
La rencontre suivante entre la France et le Koweït n'est qu'une formalité (4-1), malgré un intermède folklorique avec l'intervention d'un émir voulant faire quitter le terrain à ses joueurs, en raison d'une décision de l'arbitre qu'il ne juge pas opportune.
C'est finalement dans la douleur que l'équipe de France passe le premier tour à la suite d'un match nul contre les Tchécoslovaques (1-1) préservé à la dernière minute par une tête d'Amoros sur la ligne de but française.
Dans les autres groupes, c'est le Cameroun et l'Algérie qui surprennent.

Les Camerounais de Jean Vincent restent invaincus avec 3 matches nuls, tandis que l'Algérie surprend la RFA 2 buts à 1 mais se fait éliminer injustement par le "match de la honte". L'Allemagne et l'Autriche s'arrangent visiblement pour un 1 à 0 qui les qualifie toutes les deux.
Le spectacle n'est pas toujours au rendez-vous.

L'Italie se montre faiblarde contre le Pérou et le Cameroun, l'Espagne ne possède pas une équipe digne d'un pays organisateur et on ne revient pas sur Allemagne - Autriche,match le plus triste de toute l'histoire de la Coupe du Monde.
L'Argentine du jeune maradona s'incline contre la Belgique en match inaugural, mais ensuite se qualifie facilement en pulvérisant la Hongrie grâce à son jeune prodige.
Mais matraqué par Gentile dans son match contre l'Italie, Diego craquera contre le Brésil et se fera expulsé.
Mais il reviendra encore plus fort en 1986.
Le Brésil anime davantage la compétition et tous les observateurs lui prédise une place en finale quasi-assurée.

Les Brésiliens avec un quatuor somptueux au milieu du terrain (Cerezzo, Zico, Falcao, Socrates) domine l'URSS dès le premier match.
Sauf qu'au deuxième tour, il doit en découdre avec l'Argentine et l'Italie qui ne sont pas les deux premières équipes venues.

Contre l'Argentine, le Brésil s'impose indiscutablement 3 à 1, mais le match contre l'Italie surprend tous les observateurs.
Face à ce dernier adversaire tout le monde s'attend à une Squadra Azzura de béton et de fer.
Et l'on découvre une Squadra de fête qui, certes, s'appuie sur une solide organisation défensive, mais qui fascine par son art de remonter le terrain avec des coups fulgurants.
A la 5eme minute, Conti s'enfuit à toutes jambes et renverse pour Cabrini dont le centre trouve la tête de Paolo Rossi au deuxième poteau : 1-0 et premier but de l'avant-centre italien depuis le début de la compétition .

Les Brésiliens ne s'affolent pas, égalisant rapidement par Socrates.
Mais ils sont moralement entamés par une erreur de Luizinho que sanctionne Rossi d'une terrible frappe en pleine course.
Les maîtres commencent à se poser des questions :
Junior, Cerezo ne jouent plus aussi juste, Eder ne cadre plus un seul tir, Zico et Socrates peinent pour remettre de l'ordre
La lutte implacable et magnifique offre aux spectateurs téléspectateurs des instants inoubliables.
A vingt minuts de la fin le brésil égalise par Falcao et à cet instant du match se dirige vers une qualification légitime. Mais, non. .
Quelques minutes plus tard Rossi plante une nouvelle flèche au coeur de la défense brésilienne qui tombe les bras en croix.
C'en est bien fini du Brésil, pourtant meilleure équipe de ce Mondial.
Les Polonais avec un super Boniek sont les révélations du second tour et se défond facilement de la Belgique et de l'URSS.
Mais Boniek sera averti une deuxième fois face aux Soviétiques et manquera à sa formation en demi-finale face à l'Italie.
Et les Français ? Incorporés dans un groupe nettement plus facile, ils battent l'Autriche (1-0) puis l'Irlande du Nord (4-0) et se qualifient pour les demi-finales où ils retrouvent l'Allemagne comme adversaire.
Dans la première demi-finale, les Italiens (grâce à deux buts d'un Paolo Rossi en état de grâce) sont trop forts pour la Pologne dans une rencontre à sens unique.
L'autre demi-finale, par contre, voit s'écrire une histoire totalement différente.
Ce match fabuleusement dramatique, voir ici, à l'issue si cruelle, est devenu l'une des rencontres les plus célèbres de toute l'histoire du football et sans nul doute un éternel regret pour les Tricolores.
Le début de match est difficile pour la France et Littbarski ouvre le score.
Nullement découragée elle égalise par Platini sur penalty et recouvre ses esprits.
La seconde période donne lieu à un long récital français malheureusement improductif en dépit de nombreuses occasions de but, le gardien allemand Schumacher commettant en outre une agression très grave sur la personne de Battiston qui file au but.
A la dernière minute Manuel Amoros déclenche un tir qui heurte la barre transversale.
La prolongation qui suit est fantastique et digne de celle jouée par les Allemands et les Italiens, douze ans plus tôt au stade Aztèque de Mexico. Une prolongation au cours de laquelle les Tricolores vont passer du plus grand bonheur à la plus énorme déception. Ils marquent deux buts (Trésor, Giresse) se croient en finale et sont récupérés in-extrémis par Rummeniggs (entré en cours de jeu) et Fisher.
Le spectacle est insoutenable et l'épreuve des tirs au but, inhumaine.
Elle laisse sur le flanc une équipe de France qui rate deux tirs (Six, Bossis) et une chance historique d'atteindre la finale d'une Coupe du Monde.

Mais plus rien ne sera jamais comme avant.
La finale justement oppose l'Allemagne et à l'Italie qui se livrent à un long roud d'observation.
Les Allemands cherchent l'ouverture, mais la Squadra n'offre aucune espace à son adversaire.
Le chronomètre n'indique pas encore l'heure de jeu que l'inévitable Paolo Rossi ouvre le score, devenant ainsi avec six buts à la fois le meilleur buteur et le meilleur joueur du Mundial.
Un deuxième (Tardelli) puis un troisième (Altobelli) viennent anéantir tous les espoirs allemands qui sauvent l'honneur sur Breitner.
Les Italiens sont champions du monde pour la troisième fois de leur historie ( 1934 - 1938 - 1982 ) et rejoignent les dieux brésiliens au palmarès ils se trouvent en bonne compagnie
PREMIER TOUR (groupe 4)
16 juin 1982 à Bilbao
ANGLETERRE - FRANCE : 3-1 (1-1)
44 000 spectateurs/Arbitre : M. Garrido (Portugal).
Buts : Robson (27e seconde, 67e), Mariner (83e) pour l'Angleterre. Soler (25e) pour la France
ANGLETERRE : Shilton - Butcher, Mills, Thompson, Sansom (Neal, 90e), Robson, Wilkins, Rix, Coppell, Francis, Mariner.
FRANCE : Ettori - Battiston, C. Lopez, Trésor, Bossis - Girard, Platini, Giresse, Larios (Tigana, 74e) - Rocheteau (Six, 71e), Soler.
21 juin 1982 à Valladolid
FRANCE - KOWEIT : 4-1 (2-0)
30 000 spectateurs/Arbitre : M. Stupar (URSS).
Buts : Genghini (31e), Platini (43e), Six (48e), Bossis (89e) pour la France. Al - Buloushi (75e) pour le Koweit
FRANCE : Ettori - Trésor, Amoros, Janvion (C. Lopez, 60e), Bossis - Genghini, Platini (Girard, 81e), Giresse - Soler, Lacombe, Six.
KOWEIT : Al-Tarabulsi - Ma'Yoof, N. Mubarak, M. Mubarak, Al-Mubarak (Al-Shemmari, 78e), Al-Houti, Al-Buloushi, Ahmad (Marzouq, 46e), Al-Anbari, Sultan, Al-Dakheel.
24 juin 1982 à Valladolid
FRANCE - TCHECOSLOVAQUIE : 1-1 (0-0)
28 000 spectateurs/Arbitre : M. Casarin (Italie).
Buts : Six (66e) pour la France. Panenka (84e s.p.) pour la Tchécoslovaquie
FRANCE : Ettori - Amoros, Janvion, Trésor, Bossis - Genghini, Giresse, Platini - Soler (Girard, 89e), Lacombe (Couriol, 70e), Six.
TCHECOSLOVAQUIE : Stromsik - Vojacek, Barmos, Fiala, Radimec, Bicovsky, Stambachr, Nehoda, Janecka (Panenka, 71e), Vizek (expulsé, 82e), Kriz (Masny, 31e).
Une tête d'Amoros sur sa ligne sauve la France et laqualifie pour le second tour.
SECOND TOUR (groupe D)
28 juin 1982 à Madrid
FRANCE - AUTRICHE : 1-0 (1-0)
37 000 spectateurs/Arbitre : M. Palotai (Hongrie).
But : Genghini (39e) pour la France
FRANCE : Ettori - Trésor, Janvion, Bossis, Battiston, Genghini (Girard, 85e), Giresse, Tigana, Soler, Lacombe (Rocheteau, 16e), Six
AUTRICHE : Koncilia - Obermayer, Krauss, Pezzey, Degeorgi (Baumeister, 46e), Hintermaier, Hattenberger, Prohaska, Schachner, Jara (Welzl, 46e), Krankl
4 juillet 1982 à Madrid
FRANCE - IRLANDE DU NORD : 4-1 (1-0)
37 000 spectateurs/Arbitre : M. Jarguz (Pologne).
Buts : Giresse (33e, 80e), Rocheteau (46e, 68e) pour la France; Armstrong (75e) pour l'Irlande du Nord
FRANCE : Ettori - Trésor, Amoros, Janvion, Bossis, Giresse, Genghini, Platini, Tigana, Rocheteau (Couriol, 84e), Soler (Six, 63e)
IRLANDE DU NORD : Jennings - J. Nicholl, Donaghy, McClelland, H. O'Neill, C. Nicholl, McIlroy, Armstrong, McCreery (J. O'Neill, 86e), Whiteside, Hamilton
DEMI-FINALE 8 juillet 1982 à Séville
RFA - FRANCE : 3-3 a. p. (1-1, 1-1) RF A
vainqueur 5 tirs au but à 4
70 000 spectateurs/Arbitre : M. Corver (Pays-Bas).
Buts : Littbarski (17e), Karl-Heinz Rummenigge (102e), Fischer (108e) pour la RFA. Platini (26e s.p.), Trésor (92e), Giresse (98e) pour la France.
RFA Schumacher - Kaltz, Stielike, Karl-Heinz Förster, Bern Förster - Dremmler, Breitner, Magath (Hrubesch, 72e), Briegel (Karl-Heinz Rummenigge, 96e) - Fischer, Littbarski.
FRANCE : Ettori - Amoros, Trésor, Janvion, Bossis - Giresse, Tigana, Platini, Genghini (Battiston, 52e) (C. Lopez, 62e) - Rocheteau, Six.
MATCH DE CLASSEMENT
10 juillet 1982 à Alicante
POLOGNE - FRANCE : 3-2 (2-1)
28 000 spectateurs/Arbitre : M. Garrido (Portugal).
Buts : Girard (13e), Couriol (72e) pour la France. Szarmach (41e), Majewski (45e), Kupcewicz (47e) pour la Pologne.
POLOGNE : Mlynarczyk - Dziuba, Janas, Zmuda, Majewski (Wojciki, 46e) - Lato, Buncol, Kupcewicz, Matysik - Boniek, Szarmach.
FRANCE : Castaneda - Amoros, Trésor, Janvion (C. Lopez, 64e), Mahut - Tigana (Six, 82e), Larios, Girard, Soler - Bellone, Couriol.