Histoire de la Coupe du Monde 1970

UN "TRI" POUR PELE

Certainement la plus belle des Coupes du Monde, l'ambiance Mexicaine, le retour du jeu offensif, les exploits de Pelé, la victoire d'une grande équipe du Brésil, la fabuleuse demi-finale Italie-RFA, tous les ingrédients furent réunis pour qu'elle reste à jamais dans nos souvenirs.
Le Brésil reprend la Coupe à l'Angleterre et devient plus que jamais la référence du ballon rond avec ce troisième sacre, après 1958 et 1962.
Les coéquipiers de Pelé écartent une remarquable équipe péruvienne en quarts de finale
Pour la première fois, dans l'histoire de la Coupe du monde, la phase finale se déroule en 1970 dans un pays d'Amérique centrale : le Mexique.
Pays de contrastes avec son passé fastueux marqué par la conquête espagnole et son gigantisme moderne, très "américanisé", qui côtoie la misère la plus cruelle.
Pays de soleil et de feu, bien propre à déchaîner les passions et où le football est élevé à la hauteur d'une religion.
Les mexicains ne sont pas peu fiers d'avoir à organiser cette grande manifestation sportive. partout, dans tous les formats, on voit Juanito avec son grand chapeau et son ballon. l'hôtel Maria-Isabel de Mexico est le centre de ralliement des centaines de journalistes venus du monde entier. La capitale va connaître pendant trois semaines, une animation difficile à imaginer pour ceux qui ne l'ont pas vécue. Les belles nuits du Paseo de la Reforma, avec ses carrousels de voitures et d'autobus transportant des grappes humaines de Mexicains chantant et hurlant ; des supporters se jetant tout habillés, dans les fontaines publiques, resteront parmi les images les plus saisissantes que nous ayons pu voir.
L'inauguration du stade Aztèque -splendide cathédrale à la gloire du football- donne le ton aux rassemblements grandioses que nous allons connaître plus tard, lors de l'ultime phase de la compétition. Il faut voir ce déferlement de tout un peuple vers ce stade et à l'intérieur, l'exubérance et la ferveur de la foule avec pour fond sonore les "chœurs" et les orchestres. Il est vrai que ce temple du sport d'une majestueuse beauté, se prête à la communion entre les spectateurs, tant on est saisi par son architecture, la vivacité et l'harmonie des couleurs.
C'est bien l'ouverture de la compétition, la guerre des nerfs. Cette Coupe du monde se présente comme la revanche pour l'Amsud et singulièrement le Brésil. Les Sud-Américains n'ont guère apprécié le déroulement de la World Cup, qui a vu, quatre ans plus tôt en Angleterre, le triomphe absolu de l'Europe. Les Brésiliens encore moins que les autres qui ont ramené de là-bas un Pelé blessé. Pour ajouter à la passion, le capitaine anglais Bobby Moore vient d'être accusé d'avoir volé un bracelet de grand prix lors de l'escale de l'équipe d'Angleterre à Bogota. Il a même été arrêté...
Cet événement fait les gros titres dans tous les journaux du monde ; et il n'est pas interdit de penser que la formation de Ramsey en a subi le contrecoup lors des matches qu'elle a disputés.
Cette Coupe du monde est marquée par ce qu'il faut bien appeler le fanatisme et le nationalisme des Mexicains. "France Football" a publié une photo du journal "El Heraldo" où l'on voit figés au garde à vous, les joueurs mexicains qui prêtent serment de jouer jusqu'à la mort.

Les Mexicains jouent contre l'URSS le match inaugural mais doivent se contenter d'un zéro à zéro.
Le niveau de ce Mondial sera bien supérieur à ce premier match.
L'équipe mexicaine est littéralement "portée" par des spectateurs en délire, parfois même hystériques qui vont jusqu'à influencer les arbitres comme on le verra plus loin à propos du match Mexique-Belgique. On peut dire que cette passion exacerbée va permettre pour une bonne part aux Mexicains d'atteindre les quarts de finale ; mais le football reste néanmoins le dernier vainqueur et le Mexique sera remis à sa vraie place. jusqu'aux quarts, nous aurons droit aux nuits de délire, de concerts de défilés et d'embouteillages dans un Mexico en folie.
Les seize finalistes ont été répartis en quatre groupes. Le premier joue à Mexico et réunit le Mexique, l'U.R.S.S., la Belgique et Salvador, le second se partage entre Puebla et Toluca, villes distantes respectivement de 130 et 65 de Mexico City : il regroupe Italie, Uruguay, Suède et Israël.
Le troisième groupe, le plus éloigné de la capitale mexicaine (750 km), met aux prises à Guadalajara : le Brésil, l'Angleterre, la Roumanie et la Tchécoslovaquie.
le quatrième enfin, évolue à Leon, à 600 km au nord-Est de Mexico. Il regroupe l'Allemagne, le Pérou, le Maroc et la Bulgarie. .
Le match d'ouverture qui oppose l'U.R.S.S. au Mexique donne quelque appréhension. L'arbitre -déjà- laisse l'impression de subir la pression de 110 0000 spectateurs fanatisés. les Soviétiques qui expérimentent la compétition en haute altitude (2 200m) hésitent à se livrer totalement. C'est une rencontre décevante qui fait mal augurer de la suite de la Coupe du monde. Ce 0-0 ne dit rien qui vaille.

Heureusement, il est vite effacé par les prouesses que réalisent ailleurs les Brésiliens et les Péruviens notamment, sans parler pour l'instant de l'extraordinaire séquence finale que nous allons connaître au stade Aztèque.
Pourtant ce sont les Soviétiques et les Mexicains qui vont se qualifier sans trop de difficultés. Les premiers remportent leurs deux autres matches sans trop de difficultés. Les premiers remportent leurs deux autres matches avec notamment un 4-1 devant les Belges : et les seconds arrachent leur qualification lors de la dernière rencontre face à la Belgique. L'arbitre argentin, M. Coerezza, lui aussi influencé par les spectateurs, accorde bien généreusement un penalty au Mexique, pour une faute imaginaire de Jeck sur Valdivia.
Le défenseur belge avait pourtant bien joué le ballon comme le montreront les photos. Van Himst et ses camarades ont eu un sursaut final qui leur donne probablement quelques regrets, car ils n'ont pas témoigné tout au long de ce tournoi, du moral et de la volonté de vaincre nécessaires en pareille circonstance. Le mal du pays, paraît-il...
Le groupe 2 est sans doute le plus décevant, le moins spectaculaire. Que les Italiens l'aient emporté en ne marquant qu'un seul but pour leurs trois matches et que l'Uruguay et la Suède n'aient pu faire mieux situent le niveau d'ensemble.
L'équipe italienne marquée par son échec à la World Cup, à Middelsbrough en 1966 explique en partie ces scores étriqués. Valcareggi, le patron de la Squadra Azzura ne veut pas subir le sort de son prédécesseur Fabbri qui fut accueilli à son retour d'Angleterre par des tomates.
Il a de plus, un problème épineux à résoudre : à qui confier l'organisation du jeu offensif ? A Rivera, technicien élégant et racé, ou à Mazzola, dévoreur d'espace.
C'est le second qui est choisi d'abord, mais Rivera entre en seconde mi-temps, lors du match contre Israël (le dernier du groupe) au côté... de Mazzola, puis l'attaquant de Milan A.C. se retrouve encore en seconde mi-temps lors des quarts de finale, cette fois à la place de son rival de même en demi-finale et ... huit minutes en finale...
Avec les Italiens, ce sont les Uruguayens qui se qualifièrent. Ces derniers ont eu le malheur de perdre leur meneur de jeu Pedro Rocha dès leur premier match devant Israël. Mais cela n'explique pas que la "Céleste" se soit cantonnée la plupart du temps dans un football défensif et truqueur, cherchant constamment à geler le ballon, grâce à l'habileté technique de ses joueurs. Les Uruguayens, en somme "refusent" le jeu.
On comprend dans ces conditions que Italie-Uruguay qui devait être le sommet du groupe déçoive les 25 000spectateurs qui se sont déplacés à Puebla : pas de spectacle et aucun but. La Suède est éliminée... par un but d'écart et Israël par un petit point.
C'est tout dire !
Les deux autres groupes, heureusement, vont nous donner de plus fortes émotions. A Guadalajara, les Brésiliens et les Anglais se sont aisément qualifiés, les Roumains n'ont remporté qu'un seul match devant les Tchèques et ces derniers, aucun. Deux matches dominent ce groupe 3. Brésil-Tchécoslovaquie d'abord. Rencontre passionnante, d'une grande intensité.
Avant de céder (4-1) les Tchèques tiennent tête et inquiètent leurs prestigieux rivaux. Pelé a failli réussir un tir de 50 mètres. Après que Rivelino eut égalisé pour le Brésil, Petras ayant ouvert le score, Pelé réussit son premier but du tournoi en amortissant la balle de la poitrine et en changeant de pied, pour battre Viktor avancé. Nous assistons ensuite à l'éclatement de Jaïrzinho, auteur de deux buts dont le dernier de toute beauté puisqu'il dribble trois adversaires et reprend le ballon après un contre.
Le second match oppose les deux champions : Brésil et Angleterre.
Un grand débat qui oppose deux équipes en pleine possession de leurs moyens. Un match fertile en exploits, dont celui de Banks qui détourne en voltige et du bout des doigts une formidable reprise de la tête de Pelé. Mais il y a également de nombreuses occasions ratées dans les deux camps.
L'unique but du match obtenu à la 59e minute est très joli : au départ, Rivelino donne à Tostao qui dribble trois adversaires, centre pour Pelé qui remise derrière lui à Jaïrzinho. Le tir de ce dernier est foudroyant et Banks est enfin battu.

La défense anglaise a été extraordinaire et ce match confirme, si besoin était, la grande valeur du jeu offensif des Brésiliens
Les deux derniers matches passionneront moins les spectateurs
Rappelons pour mémoire la facile victoire du Brésil sur la Roumanie et le penalty victorieux de l'Angleterre face à la Tchécoslovaquie, penalty sifflé par M. Mâchin et fortement contesté.
L'arbitre français aujourd'hui encore maintient son point de vue, il a sifflé l'agression de Kuna sur Bell, et non la main du Tchèque sur le ballon.
Le groupe 4 à Leon, va révéler les Péruviens.
On ne connaît guère les joueurs de Didi, l'ex-vedette du Brésil 58 et leur pays vient malheureusement de connaître un terrible tremblement de terre. Les footballeurs péruviens portent d'ailleurs un crêpe noir lors de leur premier match contre la Bulgarie. Parlons-en de ce premier match. Avec les Allemands, les Bulgares passent pour les seconds favoris à Leon.
Ils justifient ce pronostic en menant par 2 à 0 après 50 minutes de jeu , mais leurs adversaires vont réussir une seconde mi-temps fantastique marquant trois buts grâce à un jeu offensif brillant fait notamment de "une-deux" réalisés à toute allure, en plein cœur de la défense adverse. On découvre alors les Sotil (plus tard à Barcelone avec Cruijff), Cubillas qui joue à Porto, Perico Leon...
L'Allemagne, pour sa part, a débuté prudemment, se contentant d'un petit succès devant le modeste Maroc (2-1). C'est que les Allemands sont arrivés au Mexique à court de condition physique et précédés de mauvaises performances. Schoen a quelques problèmes à résoudre. Faut-il sélectionner Seeler, le vieux lion ? Beckenbauer, libero au Bayern, acceptera-t-il de jouer demi avec Overath ? La situation va vite se décanter dans le groupe .
Cubillas (deux buts contre le Maroc) et Muller (trois face à la Bulgarie) donnent à l'Allemagne et au Pérou leur qualification. Le match qui suit entre les deux "grands" permet à l'Allemagne en l'emportant (3-1) d'éviter le Brésil pour les quarts de finale.

Mais une autre grande bataille attend les élèves d'Helmut Schoen. Elle a lieu en quart de finale. Sur la pelouse de Leon, Beckenbauer et ses coéquipiers accueillent les Anglais de Ramsey. Ce match formidable domine incontestablement -par son intensité dramatique- les trois autres "quarts" de cette Coupe du Monde.
C'est une véritable bataille de titans. L'Angleterre mène 2-0 grâce à Mullery et à Peters, ce second but obtenu dès la reprise.
Il se passe alors un peu de temps, deux événements qui vont contribuer fortement à modifier le cours et l'issue du match. Ramsey fait sortir Bobby Charlton, ce qui constitue une erreur impardonnable, car Bobby aurait été fort précieux pour conserver le ballon, devant la poussée des Allemands.
De son côté, Schoen demande à Grabowski, son "arme secrète" de rentrer à la place de Libuda fatigué. "Grabo" est à l'origine du premier but marqué par Beckenbauer à la 70e minute et qui sonne le réveil des Allemands.
L'inépuisable Seeler égalise sept minutes avant la fin, surprenant le gardien Bonetti -de Chelsea- qui remplace Banks souffrant de meux d'estomac.
Du coup, l'espoir change soudain de camp. Charlton parti, Overath et Beckenbauer se montrent souverains au milieu du terrain. La prolongation est dramatique, les deux équipes jetant, sous un soleil de feu, leurs ultimes forces dans la bataille. A la 109e minute, Gerd Muller, d'une reprise acrobatique, offre la victoire à ses couleurs et venge en cet instant historique l'échec de Wembley subi quatre ans plus tôt en finale de la World Cup, dans des conditions douteuses.
A Guadalajara, le métier consommé des Brésiliens prévaut face à la naïveté défensive des Péruviens. Rivelino et Tostao donnent en un quart d'heure un avantage de deux buts à leur équipe , mais l'équipe de Didi revient, deux fois à 2-1 puis 3-2. Il faut un superbe quatrième but de Jaïzinho à la 77e minute sur passe de Rivelino, pour que le Brésil mette définitivement à la raison , cette formation péruvienne qui a préparé ce match avec soin à Guanajuato, charmant village de type espagnol avec ses rues étroites et son marché à légumes;
Cette rencontre captivante a confirmé la valeur d'ensemble du Brésil (jeu collectif, individualités)
Côté péruvien la classe de Cubillas, un jeune noir de 22 ans, né dans une famille pauvre d'un village du nord du Pérou.
A Toluca, dans un stade plein à craquer (les spectateurs s'étaient déplacés en voitures et en cars de Mexico) l'Italie a finalement raison du Mexique par le score assez impressionnant de 4 à 1. Il a fallu cependant attendre la seconde mi-temps pour voir la formation de Valcareggi se déchaîner. A cela deux raisons. la première, c'est qu'avant le repos, les hommes de Cardenas ont démarré sur les chapeaux de roue, portés par tout un peuple et on ouvert la marque à la 13e minute par leur demi Gonzalès.
Les Trasalpins forts de leur expérience des grandes confrontations, laissent passer l'orage et parviennent même à égaliser avant la demi-heure... grâce à l'arrière central mexicain Guzman qui détourne la balle dans ses propres filets sur un tir de Domenghini. La seconde raison, c'est le remplacement de Mazzola par Rivera dès la reprise.
Sous la baguette du maître à jouer de Milan, la Squadra Azurra prend alors beaucoup plus de risques offensifs au fur et à mesure d'ailleurs que les Mexicains paient leurs généreux efforts de la première mi-temps. Riva, par deux fois et Rivera lui-même donnent alors à la victoire italienne une ampleur imprévue.
Au stade Aztèque pour le quatrième "quart" on assiste à l'un des scandales (ils furent rares heureusement) du Mundial. L'U.R.S.S. est éliminée en prolongation par une reprise de la tête de l'attaquant uruguayen Esparrago après que la balle ait franchi la ligne de but. Aucun doute n'est permis à ce sujet : tous les documents filmés en font foi. Assurément les Soviétiques ne méritaient pas d'être "sortis" de la Coupe du Monde de cette façon.
Car, si ce match a été beaucoup moins intéressant que les autres, la responsabilité en incombe aux Uruguayens plus "négatifs" que jamais et qui ont multiplié les fautes. Les Soviétiques s'engluent dans une véritable nasse, puis tentent leur chance en utilisant les débordements de leurs ailiers Evriuzhikhin et Khmelnitzki. Rien n'y fait. On connaît la suite...
Des deux demi-finales, c'est bien entendu celle de Mexico opposant l'Allemagne à l'Italie, qui est, de loin, la plus captivante. Jamais dans toute l'histoire de la Coupe du Monde, un pareil suspense n'a été atteint. Les spectateurs du stade Aztèque comme les téléspectateurs du monde entier n'ont certainement pas oublié ce match.
Cinq buts sur sept marqués pendant la prolongation : c'est quelque chose ! Rien pourtant durant la première période de jeu ne laissait prévoir un tel "final". Les deux formations se sont observées, ont évité de prendre trop de risques. L'avantage d'un but au repos pour l'Italie dès la huitième minute par Boninsegna, s'explique cependant, car les Italiens se sont montrés un peu plus dangereux que leurs opposants. En seconde mi-temps les Allemands attaquent plus franchement et l'on se demande encore après le nombre d'occasions de but qu'ils se sont créées, comme Albertosi n'a pas été battu... avant la 91e minute.
Il faut en effet que le libero allemand Schnellinger vienne se porter en attaque pour égaliser in extremis. Et c'est alors cette folle prolongation. Muller tout d'abord croit avoir donné la victoire aux siens, mais trois minutes plus tard, Burgnich remet tout le monde à égalité.
On recommence. Et cette fois, c'est Riva qui marque pour l'Italie. est-ce fini ? Non. Muller, encore lui, annule l'avantage pris par le buteur de Cagliari. Dénouement dans la minute suivante : un centre de Boninsegna en position d'ailier gauche, et Rivera calmement surprend Maïer et donne à son équipe le billet de la finale.
Match encore une fois d'un degré émotionnel jamais atteint. L'Allemagne a probablement payé son prodigieux quart de finale devant l'Angleterre, sans quoi, il nous semble qu'elle l'aurait probablement emporté avant la fin du temps réglementaire.
L'autre demi-finale à Guadalajara est fort différente. Comme d'habitude les Uruguayens se recroquevillent, donnent des coups, ouvrent même le score par Cubilla à la 18e minute, mais subissent finalement la loi des brésiliens qui inscrivent trois buts au cours de la deuxième période de jeu.

C'est l'occasion pour Pelé de réaliser l'action du Mondial (feinte sur Mazurkiewicz) mais qu'il ne pourra conclure.
L'Allemagne décroche une troisième place qu'elle a méritée cent fois aux dépens de l'Uruguay (un but d'Overath).
Et la finale oppose donc au stade Aztèque le Brésil à l'Italie. C'est pour Pelé et pour ses coéquipiers brésiliens un triomphe sans précédent. En remportant pour la troisième fois la Coupe du monde, ils s'attribuent définitivement la statuette d'or symbolisant la Coupe Jules Rimet. On assiste à une grande fête du football avec les 110 000 spectateurs habillés de couleurs vives pour la plupart mexicains bien sûr, qui encouragent leurs "frères" les footballeurs du Brésil, les supporters italiens semblent perdus dans l'immense arène et surtout, le déroulement du match ne leur permet guère de manifester leurs encouragements.
Détail de Brésil Italie 4 - 1

Les lâchers de ballons avant le coup d'envoi, la pluie de confettis et le tour d'honneur des héros à l'issue de la partie, contribuent à faire de cet après-midi un moment inoubliable.

Le match n'a pas atteint les sommets techniques du fait que les Italiens craignant comme la peste les offensives du Brésil, ont joué prudemment et n'ont pas hésité à employer des moyens illicites pour stopper leurs adversaires.
En revanche, les buts sont superbes. Pelé ouvre le score grâce à une détente aérienne magnifique qui lui permet de tromper Albertosi de la tête.

Boninsegna égalise, puis c'est pratiquement jusqu'à la fin, le festival offensif des poulains du Zagalo.
Gerson inscrit le second but de son équipe d'un tir tendu du gauche au terme d'un bon travail préparatoire de Jaïrzinho et Everaldo : le trosième est l'oeuvre de Jaïrzinho suite à une coup franc rapidement botté par Gerson, le dernier enfin reste certainement fixé dans toutes les mémoires : Clodoaldo après avoir dribblé plusieurs adversaires transmet à JaÎrzinho qui prolonge sur Pelé.
Le "Roi" d'un coup de patte habile, donne alors à Carlos Alberto qui accourt sur sa droite . Le tir splendide de l'arrière droit du Brésil ne laisse aucune chance à Albertosi.

Tout au long de cette Coupe du Monde, le Brésil a ainsi séduit le monde entier par la qualité de son jeu collectif mis au service d'un football offensif joué avec intelligence.
Il est vrai que les individualités brésiliennes se sont montrées de première force. Pelé bien sûr, dont ce "Mundial" aura constitué le couronnement d'une carrière internationale somptueuse ; mais aussi Gerson dont le rôle au "milieu" s'est avéré prépondérant, Carlos Alberto, Tostao, Rivelino et surtout Jaïrzinho qui a éclaté (à 25 ans) après avoir eu deux fois le pied fracturé et avoir surtout grandi dans l'ombre de Garrincha.
Un peu tardivement le "dynamiteur de Botafogo" connaît ainsi une consécration largement méritée.
La victoire du Brésil a bien été celle du plus fort