| En France, en 1938, l’Italie conserve la Coupe du monde déjà remportée
            quatre ans plus tôt en faisant toujours preuve de réalisme. Le spectacle est en revanche assuré par les Brésiliens dont les vedettes
            se nomment Leônidas da Silva et Domingos da Guia.Le président Jules Rimet
            avait une idée qui lui tenait à coeur.
 Lui, promoteur de la Coupe du monde, connaîtrait une sorte de consécration
            si la compétition se déroulait, enfin, dans le pays où elle avait été conçue.
 L'avocat aux cheveux blancs propose donc la France comme lieu de déroulement
            de la troisième Coupe du Monde. Les candidatures, en fait, ne sont pas
            nombreuses. Seule l'Argentine fait parvenir une demande.
 Les membres de la F.I.F.A. sont sceptiques. La France est-elle en mesure
            de présenter une infrastructure suffisante pour le déroulement d'une telle
            confrontation ?
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                  |  | La Fédération Internationale poste tout net la question confiance à Jules
                  Rimet : - Votre Fédération est-elle vraiment en mesure d'assurer aux équipes participantes
                  les mêmes garanties financières que l'Uruguay et l'Italie précédemment
                  ?
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                  |  | Il ne semble pas que la France dispose de stades assez spacieux pour assurer
                  la réussite de l'entreprise. Paris, en particulier, est loin de pouvoir
                  rivaliser à cet égard avec les autres capitales européenne ! |  | Jules Rimet est soucieux. il réfléchit un instant, puis lui vient à l'idée
            une autre éventualité. Pourquoi ne pas organiser cette Coupe du Monde conjointement
            avec la Belgique et la Hollande, la finale ayant lieu tout naturellement
            à Paris. C'est une entorse au règlement et la suggestion présidentielle
            est repoussée. Qu'importe ! Jules Rimet est accrocheur. Il sillonnera Paris,
            ira de bureau en bureau , tiendra tête aux ministres, députés et pouvoirs
            publics réunis. Sa petite voix tranquille et son caractère de lutteur,
            une fois de plus, triompheront : la contenance du Stade de Colombes sera
            portée à soixante-cinq mille places. | 
          
            | Jules Rimet est confiant. En compagnie notamment de ses fidèles collaborateurs,
            MM Delaunay et Chevalier, il prend la responsabilité de l'organisation,
            qui lui est assurée officiellement par le congrès de la F.I.F.A. le 15
            août 1936, dans le cadre des Jeux Olympiques. Colombes, c'est bien, mais il faut trouver d'autres stades français pour
            les compétitions. Le tour est vite bouclé : le Parc des Princes peut accueillir
            trente-cinq mille personnes. Les stades de Marseille et de Bordeaux seront
            modernisés de même ceux de Reims, Lille, Le Havre, Toulouse et Antibes.
 Trente-six nations s'inscrivent vingt-six participeront effectivement.
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            |  | La Chine, l'Espagne (en pleine guerre civile), l'Angleterre, l'Argentine,
            l'Uruguay s'abstiendront. L'Amérique Centrale est fortement représentée
            : huit équipes au total. L'Asie aura même deux représentants, le japon
            et les Indes Néerlandaises. Seul les Sud-Américains sont mécontents. Selon
            eux, la candidature d'organisation de l'Argentine aurait dû être acceptée
            puisqu'il y a quatre ans on avait opté pour l'Europe. - L'alternance eût été souhaitable, dit-on à Buenos Aires.
 L'Italie vainqueur en 1934 et la Fance, pays invitant sont qualifiées d'office.
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            | Après la compétition préliminaire, les seize participants sont désignés,
            mais l'Autriche devra être retirée de la liste. L'Anschluss a rayé le pays
            le pays de la carte et les meilleurs joueurs ont d'autres chats à fouetter
            : ils ont été enrôlés dans l'équipe du "Grand Reich". |  | 
          
            | HUITIEME DE FINALE Suisse 1 (1) - Allemagne 1 (1) Après prolongations.
 Suisse 4 (1) - Allemagne 2 (2) Rejoué
 Cuba 3 (1) - Roumanie 3 (1) Après prolongations.
 Cuba 2 (0) - Roumanie 1 (1)
 | Hongrie 6 (4) - Indes Néerlandaises 0 (0) France 3 (2) - Belgique 1 (1)
 Tchécoslovaquie 3 (0) - Pays Bas 0 (0)
 Brésil 6 (3) - Pologne 5 (1)
 Italie 2 (1) - Norvège 1 (0)
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            |  | La Mannschaft en profite pour intégrer des joueurs autrichiens dans son
            groupe. Ils sont sept à être ainsi réquisitionnés : Wilhelm Hahnemann,
            Johann Pesser (expulsé dès le premier match), Willibald Schmaus, Rudolf
            Raftl, Johann Mock, Stefan Skoumal et Leopold Neumer. Ils ne donnent bien
            évidemment pas le meilleur d'eux mêmes dans la compétition. L'Allemagne
            quitte le tournoi dès les huitièmes de finale, battue par la Suisse (1-1,
            a.p., puis 2-4 dans le match rejoué). | 
          
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            |  | Le Brésil constitue la grande attraction de la compétition. Le public français
            l'attend avec impatience. Sa première prestation se déroulera à Strasbourg
            où les Sud-Américains vaincront les Polonais en huitième finale. Malgré
            la classe des joueurs nordiques, c'est à un véritable festival brésilien
            que se voient conviés d'entrée les spectateur du stade de la Meinau. A
            la mi-temps, le Brésil mène par 3 à 1. | 
          
            | Il méritait encore mieux. Au centre de l'attaque, un certain Leonidas,
            artiste étourdissant appelé le "Diamant Noir", doué de qualité
            naturelles exceptionnelles, marquera trois des six buts de son équipe,
            allant même jusqu'à se débarrasser de ses chaussures sur le stade gorgé
            d'eau par le violent orage. L'état du terrain handicape alors sérieusement
            les Brésiliens accoutumés au terrain sec. La Pologne en profitera pour
            combler son handicap ; mais après avoir atteint le nul 4-4, les Sud-Américains
            l'emporteront par 6 à 5 après prolongations et après une magnifique partie
            du colosse polonais Wilmowski, l'un des meilleurs avants-centres européens
            qui totalisera trois buts. |  | 
          
            |  | Le Brésil constituera la révélation de cette Coupe du Monde. L'ère brésilienne
            commence. Cette équipe prestigieuse rencontre en quarts de finale, la Tchécoslovaquie.
            Le capitaine de ce dernier team est Boucek qui a fait les beaux jours du
            stade Rennais. Les prolongations seront également nécessaires pour afficher
            un résultat déterminant qu'il faudra remettre en question le surlendemain.
            Les deux formations vont donner un assez piètre visage du football offensif.
            Du combat, certes, il y en eut, mais ans que le ballon rond en sorte gagnant.
            Et pourtant le stade vélodrome de Bordeaux établira son record d'affluence.
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            | Des deux côtés, on donnera des coups de pieds. Ceux qui touchent le "cuir"
            sont précis, bien ajustés par des virtuoses. En revanche ceux qui touchent
            les tibias des adversaires sont moins bien accueillis. Les Tchèques ne
            sont pas tendres et les Sud-Américains voient "rouge". Il y a
            des blessés et des expulsions . Les coups font mal et de nombreux joueurs
            quittent le terrain les uns après les autres. Le combat ne cessa pas faute
            de combattants, il fut au contraire sanctionné par un match nul, la rencontre
            devant connaitre son vainqueur deux jours plus tard. |  | 
          
            | QUART DE FINALE Suède 8 (4) - Cuba 0 (0)
 Hongrie 2(1)- Suisse 0 (0)
 | Italie 3(1) - France 1(1) Brésil 1 (1) - Tchécoslovaquie 1 (0) Après prolongations.
 Brésil 2 (0) - Tchécoslovaquie 1 (1) Rejoué
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            |  | Cette fois, les Brésiliens ont rechargé leurs accus. Mieux, neuf joueurs
            prennent place. A côté de Leonidas se trouve un certain Tim, dribbleur
            hors pari. Personne, même du côté tchèque, ne s'avisera de recommencer
            les erreurs du match précédent. La clarté et la correction l'emporteront ; et c'est un public bordelais
            connaisseur qui apprécie la victoire brésilienne par 2 à 1 grâce aux buts
            de Roberto et Leonidas tandis que le Tchèque Kopecky réduit la marque pour
            sa formation.
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            | Que devient la France dans tout cela ? Certes, elle a l'avantage du terrain,
            mais ce n'est pas suffisant. Mattler et Delfour, les anciens de l'équipe
            tricolore, le savent bien. L'affaire se présente cependant sous le signe
            de l'optimisme car, d'entrée, la France élimine la Belgique par 3 à 1 à
            Colombes. Hélàs ! le sort la désigne pour rencontrer l'Italie. La Squadra
            Azzurra a-t-elle perdu de sa superbe ? On pourrait le penser après le match
            qu'elle vient de fournir face à la Norvège au stade vélodrome de Marseille.
            Il lui a fallu, en effet, les prolongations pour venir au bout de la modeste
            équipe nordique par 2 à 1. C'est peut-être une chance pour les Français.
            Ceux-ci pourtant ne vaincront pas leurs complexes. |  | 
          
            |  | Si les Italiens pratiquent un jeu plus ouvert et plus rapide, ils n'atteignent
            pas la grande qualité technique. Malgré un match assez équilibré, la France
            sombrera par trois fois sur les buts du talentueux Silvio Piola et de l'ailier
            gauche Colaussi. Les tricolores sauveront l'honneur par l'Alsacien Heisserer. | 
          
            | 
              
                
                  |  | De compétiteur, le team français est réduit au rang de spectateur. L'Italie en revanche est loin de convaincre.
 |  |  | 
          
            |  | Aussi, les dirigeants du football azuréen attendent avec une certaine inquiétude
            la rencontre qui opposera leur équipe à la formation brésilienne en demi-finale,
            dans un stade marseillais archi-comble . | 
          
            |  |  | 
          
            | Le sélectionneur ne présente ni Leonidas ni Tim qui sont remplacés par
            Peracio et Romeo. Pourquoi cette absence des deux grandes vedettes ? Ils
            sont fatigués ! dit-on AdhemarPimenta, sélectionneur brésilien, tiendra
            un autre langage : "Je les réserve pour la finale !" | 
              
                
                  |  | Si tel est le calcul du responsable brésilien, l'erreur est certaine. L'Italie
                  a repris confiance en ses moyens. Certes le public ne lui est pas favorable
                  en raison de la tension politique franco-italienne du moment, mais les
                  Azzuri n'en remporteront pas moins la victoire. |  | 
          
            |  | A la mi-temps, le score n'est encore que de 0 à 0 mais les Italiens jouent
            plus collectivement. L'ailier gauche Colaussi, magnifique réalisateur,
            ouvrira la marque. Si le résultat reste en faveur des Italiens la partie
            n'est pas finie et l'issue appraît même incertaine lorsque l'arbitre suisse
            sanctionne par un pénalty une faute de Domingos Da Guia. Colère des Brésiliens
            : leur arrière n'a pas commis de faute. | 
          
            | Ce joueur qui passe pour être le mieux payé du monde (il touche 500 000
            F par an) est, sur le terrain, la correction même. L'arbitre cependant,
            maintient sa décision. |  | 
          
            | 
              
                
                  |  | Meazza transforme le pénalty ; 2 à 0 les Italiens iront en finale, malgré
                  le but de leur adversaire Romeo, qui réduira le score. La partie a-t-elle
                  été fausée par l'arbitre ? Beaucoup le pensent. |  | Si Leonidas et Tim avaient figuré dans les rangs brésiliens, le résultat
            n'aurait peut-être pas souffert de tant de palabres. Les Sud-Américains disposant de la Suède à Bordeaux par 4 buts à 2, enlèveront
            la troisième place du tournoi et, autre consolation, Leonidas auteur de
            huit réalisations au total, restera le premier buteur de cette Coupe du
            Monde.
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                  |  | La Hongrie remarquable formation, a de son côté gagné le droit de rencontrer
                  l'Italie en finale. Son résultat, en demi-finale face à la Suède, est impressionnant
                  :5-1. |  | 
          
            | DEMI FINALE Italie 2(0) - Brésil 1 (0)
 Hongrie 5 (3) - Suède 1 (1)
 | Finale de la coupe du monde le 19 juin 1968 à Paris. 55000 Spectateurs
 Italie 4 (3) - Hongrie 2 (1)
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            | Les Hongrois ont également éliminé assez facilement les Suisses emmenés
            par l'ex-sochalien André Abbeglen dit Trello, technicien exceptionnel stratège
            étonnant qui mourra des suites d'une accident de chemin de fer. Abbeglen
            aura auparavant contribué largement à la victoire de son équipe face à
            l'Allemagne dans cette même Coupe du Monde. La finale qui se joue le 19 juin à Colombes réunit 45 124 spectateurs.
            Le record de recette et l'affluence n'est pas battu. Il restera détenu
            par France-Italie : 888 171 francs pour 58 455 spectateurs.
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                  |  | L'arbitre pour la première fois dans l'histoire de la Coupe du Monde est
                  français il s'agit de M. Capdeville. Au sein de la formation magyare, une ligne d'attaque remarquable :Sas,
                  Vincze, Sarosi, Szengeller, et Titkos.
 |  | La défense en revanche est lente à se mouvoir. Son football procède de
            la grande classe : la technique est sûre, le jeu fin, élégant et précis.
            Les Italiens vont aussitôt y opposer leur football d'offensive, de réalisme. | 
          
            | Piola indiscutable titulaire, puissant loyal, fortement charpenté, mais
            aussi Colaussi, Biavata, bénéficient du travail préparatoire de Meazza
            et Ferrari. Les Hongrois ploient sous la furia italienne encaissent trois
            buts et ne marquent qu'un seul par Titkos. |  | 
          
            |  | Le tableau en est là lorsque la pause est sifflée. Les Magyars sont courageux,
            excellents techniciens. Dès le coup de sifflet, ils repartent à l'attaque
            et Sarosi, remarquable tireur et excellent constructeur de jeu ( il a été
            international dès l'âge de 17 ans) réduit l'écart à 2-3. | 
          
            | Mais l'Italie grâce à son jeu collectif, permet à Piola sur un très beau
            centre de Biavata de creuser l'écart : 4-2 (deux buts de Piola et deux
            de Colaussi). Ce sera le score final. |  | 
          
            |  | M. Albert Lebrun président de la République Française remet à Giuseppe
            Meazza la seconde Coupe du Monde de l'histoire de l'Italie, une formation
            dont les spectateurs français auront retenu la triplette d'attaque : Meazza-Piola-Ferrari,
            les arrières Foni et Rava et le demi-centre américain Andreolo, licencié
            à Bologne. Meazza et Ferrari, seuls, sont les rescapés de la première Coupe
            du Monde remportée par l'Italie. | 
          
            | La Squadra Azzurra a bien mérité sa seconde Coupe qui a connu un énorme
            succès populaire mais aussi financier avec 6 millions de francs de recette. Hélas, la guerre interrompt la compétition internationale pendant douze
            ans, plongeant le monde dans le chaos.
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                  |  | Elle priva cette talentueuse génération de footballeurs transalpins d'une
                  gloire encore plus immense... |  | 
          
            |  | LE PARCOURS DES FRANCAIS HUITIEMES DE FINALE
 5 juin 1938 à Paris
 FRANCE - BELGIQUE : 3-1 (2-1)
 32 000 spectateurs/Arbitre : M. Wuthrich (Suisse).
 Buts : Veinante (1ere), Nicolas (16e, 69e) pour la France; Isemborghs (38e)
            pour la Belgique
 FRANCE : Di Lorto - Cazenave, Mattler, Bastien, Jordan, Diagne, Aston,
            Heisserer, Nicolas, Delfour, Veinante.
 BELGIQUE : Badjou - Paverick, Saeys, Van Alphen, Stynen, De Winter, Van
            De Wouwer, Voorhoof, Isemborghs, Braine, Byle.
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            | QUARTS DE FINALE 12 juin 1938 à Colombes
 ITALIE - FRANCE : 3-1 (1-1)
 58 455 spectateurs/Arbitre : M. Baert (Belgique).
 Buts : Colaussi (7e), Piola (52e, 72e) pour l'Italie. Heisserer (8e) pour
            la France.
 ITALIE : Olivieri - Foni, Rava, Serantoni, Andreolo, Locatelli, Biavati,
            Meazza, Piola, Ferrari, Colaussi.
 FRANCE : Di Lorto - Cazenave, Mattler - Bastien, Jordan, Diagne - Aston,
            Heisserer, J. Nicolas, Delfour, Veinante.
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