OM Olympique de Marseille

Saison 1947-1948 Lille OSC Vainqueur

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L'après Deuxième Guerre Mondiale a incontestablement marqué la domination du Lille OSC en Coupe de France.
Après leurs victoires en 1946 et 1947, les Lillois réussissent l'exploit de s'imposer une troisième fois consécutive face au RC Lens, club de Deuxième Division, à Colombes (3-2).

Une finale 100% nordiste qui réunit pas moins de dix joueurs d'origine ou de nationalité polonaise
La Coupe de France 1948 permet à deux clubs du Nord de se mettre particulièrement en avant.
Le RC Lens, club de Deuxième Division, devient littéralement la "bête noire" des clubs de l'élite.
En 32èmes de finale, tout d'abord, les "Sang et Or" éliminent sèchement Saint-Etienne (3-0), puis Rennes (3-2) en huitièmes et le Stade Français (2-1) en quarts.
En battant nettement Colmar (5-1) en demi-finale, autre représentant de la D2 à ce niveau, Lens devient le second club de cette division, après Charleville en 1936, à se hisser en finale dans l'histoire de la Coupe.
L'autre finaliste, double tenant du titre (1946 et 1947), le Lille OSC, connaît bien plus de problèmes pour se hisser au dernier niveau de la compétition.
Après trois premiers tours relativement aisés devant Montluçon (7-0), Saint-Quentin (6-0) puis Angers (3-1), les Lillois retrouvent le RC Paris en quarts.
Les Nordistes ont une sérieuse revanche à prendre après leurs deux défaites en finale de Coupe face à cette même formation (3-1 en 1939 et 3-0 en 1945).
Après une première opposition conclue sur un superbe match nul (3-3), Jean Baratte et ses coéquipiers s'imposent (2-1) de belle manière.
La demi-finale devant Nancy (2-1) est bien moins difficile.

Dans un stade de Colombes comble (60.739 spectateurs), les deux formations s'offrent un derby sous les yeux du Président de la République, Vincent Auriol.
La rencontre est magnifique entre un ténor de la Coupe et un outsider qui ne donne pas l'impression d'être hiérarchiquement inférieur.
Les Lillois trouvent par deux fois l'ouverture (Vandooren à la 23ème, 1-0 puis Jean Baratte à la 52ème, 2-1) mais Stanis remet à chaque fois les pendules à l'heure (39ème et 77ème).

La fin de match est exceptionnelle. Aucune des deux équipes ne veut s'avouer vaincue.
A la 86ème minute, Jean Baratte parvient néanmoins à se débarasser du marquage d'un défenseur lensois.
Parti du milieu de terrain, il dribble plusieurs adversaires et trompe Georges Duffuler d'une frappe croisée (3-2, 86ème).
Le capitaine lillois Jules Bigot peut recevoir la troisième Coupe de France consécutive de son équipe des mains de Vincent Auriol.
Huit joueurs lillois entrent par la même dans l'histoire de la compétition en signant leur troisième succès consécutif : Baratte, Carré, Jadrejak, Lechantre, Prévost, Sommerlynck, Tempowski et Vandooren.
Les Buts
1:0 Vandooren (23eme), tir de 9 m au ras du poteau droit, sur passe latérale de Carré.
1:1 Stanis (39eme), tir de 6 m à gauche, sur passe lobée de Mankowski reprenant un mauvais renvoi de Witkowski.
2:1 Baratte (52eme), tir croisé de 6 m à gauche, après un tir de Tempowski repoussé du poing par Duffuler.
2:2 Stanis (77eme), corner direct brossé, tiré de la droite.
3:2 Baratte (86eme), tir croisé du coin gauche des 6m, après une percée.
Quart de Finale
COLMAR BORDEAUX 1 - 0
LENS STADE FRANÇAIS 2 - 1
LILLE RC PARIS 3 - 3 2 - 1
NANCY SOCHAUX 4 - 1
Demi Finale
LILLE NANCY 2 - 1
LENS COLMAR 5 - 1
Finale le 10 Mai 1948 à Colombes
Lille bat Lens 3 à 2 (1 - 1)
60739 Spectateurs
Arbitre : M. Boes Léon
Buts : Vandooren(23eme), Baratte (52eme, 86eme) Stanis (39eme 77eme)
Lille OSC - Wittowski - Jadrejak, Prevost, Sommerlynck- Dubreucq , Bigot - Vandooren, Tempowski, Baratte, Carré, Lechantre
Lens - Duffuler - Gouillard, Golinski, Mellul - Siklo, Ordouillé - Manko, Marresch, Stanis, Pachurka, Habera
Albert Dubreucq a joué trois finales.
Au moment de donner les consignes d'avant-match, à ses troupes, en 1948, l'entraîneur André Cheuva observa soudain le silence. Aucun son ne sortit de ses lèvres et il se mit à éclater en sanglots.
"C"était formidable, nous a dit Albert, en ajoutant :
il faut croire que c'était communicatif, car ensuite, au moment de pénétrer sur le terrain, je fus comme paralysé, incapable d'avancer, tellement j'étais impressionné.
Dans le tunnel de Colombes, ce qui me sauva, c'est qu'à mon tour j'y allais de ma larme, et cela me détendit.
Mais pas pour longtemps : au moment de l'éxécution de "La Marseillaise", en présence du Président Vincent Auriol, je fus le seul à ne pas demeurer au garde-à-vous car ma "crise" n'était toujours pas passée.
"Plus tard, de retour à Lille, ce fut l'accueil triomphal de 50.000 personnes : boutons arrachés, équipements perdus, jambes de pantalon en lambeaux.
Alors, moi, je vais vous dire une chose : être champion de France, c'est beau, devenir international, c'est merveilleux, mais gagner la Coupe cela dépasse tout."