Le combat d'Eric Gerets

Eric après le décès de Pape Diouf
« C’est une énorme tristesse, car Pape était mon président, mais surtout mon ami. Je me souviens de son coup de téléphone lorsque j’ai quitté Galatasaray.
On s’est fixé un rendez-vous et j’ai tout de suite pris la décision de venir à Marseille »
« On s’appelait de temps en temps pour prendre des nouvelles.
Pour le reste, je peux simplement vous dire que Pape restera dans ma tête, mais surtout dans mon coeur pour le reste de ma vie »

Eric Gerets à son départ de Marseille
«Émotionnellement, ce fut très dur. J'ai vu tellement de gens les larmes aux yeux ! Je n'y ai peut-être pas fait oublier Raymond Goethals, mais j'ai la faiblesse de prétendre que j'y ai laissé le même impact que lui. J'ai été apprécié dans tous les clubs qui m'ont accueilli mais jamais autant qu'à Marseille. Et dire que les gens, là-bas, ne me connaissaient pas !
C'est dingue : ou on t'aime ou on ne t'aime pas. Si on ne t'aime pas, tu as intérêt à ne pas défaire toutes tes valises car tu peux repartir très vite.»



Eric Gerets a parlé de son état de santé en 2016 qui l’a amené à mettre un terme à sa carrière un an avant, suite à une hémorragie cérébrale.

Interview Sport/Foot/Mag (2016)
Eric Gerets habite aujourd'hui entre la Meuse et le canal du Zuid-Willemsvaart.

Après avoir quitté Al Jazira un club d'Abu Dhabi le 16 juin 2015, où il est remplacé par Abel Braga.
il est retourné dans son Limbourg natal. Son état de santé ne lui permet plus d'exercer son métier.

Comment vas-tu?

J'ai quelques douleurs, mais je dois faire avec. Je continue à souffrir de troubles de l'équilibre, qui sont réapparus ces derniers temps. Je fais souvent la navette entre le médecin de famille, l'hôpital, le neurologue et le cardiologue. J'essaie, de cette manière, de pouvoir profiter le mieux possible de mes vieux jours. Si je garde tout sous contrôle, je pourrai encore tenir quelques années.
Tu as toujours été très fort. C'est compliqué de devoir vivre avec des douleurs?

C'est surtout très ennuyeux. Mais à un certain moment, le corps s'adapte. On n'a pas le choix. On a encore envie de faire des choses, avec sa vieille carcasse, mais on n'y parvient plus. Eviter de solliciter la jambe gauche, s'appuyer sur une jambe, puis d'une jambe à l'autre : c'est parfois pénible. Heureusement, je n'en souffre pas mentalement. En faisant des exercices, on peut compenser ces troubles de l'équilibre. Il y a quelques jours, je me suis remis en mouvement. Tous les jours, je passais au minimum une heure dans la salle de gym et je faisais une balade d'au moins heure également.

Le début des problèmes remonte à 2012, mais tu as poursuivi ta carrière d'entraîneur jusqu'en mai 2015.

Je me trouvais encore trop bon pour arrêter. Lorsque mon état de santé s'est encore détérioré, j'ai préféré en rester là. Je veux encore passer quelques bons moments sur terre, pendant le temps qu'il me reste.

Cette décision a-t-elle été difficile à prendre?

Ça n'a pas été facile, en tout cas. J'aurais aimé terminer ma carrière au Standard, et si j'avais été en état de le faire, je l'aurais fait. J'aime tellement mon club que je préfère être dans la tribune comme supporter que remplir une fonction importante dans l'organigramme, avec tous les risques que cela comporte.

Qu'est-ce qui arrive désormais en première position dans ta vie?

Les amis et la famille, surtout. Les enfants et les petits enfants. J'ai beaucoup plus de temps à leur consacrer, aujourd'hui. Mon fils aîné travaille comme personal advisor, alternativement chez Lieven Maeschalck et ici dans le coin. Mon autre fils gère un café à Louvain. Lorsque j'en ai la possibilité, je vais voir jouer ses enfants. Ils jouent respectivement en U12, U9 et U6 à OHL.

Et en dehors de cela, comment passes-tu tes temps libres?

Lorsque le temps le permet, je vais pêcher pendant une heure ou deux. Pas très loin d'ici, il y a un grand étang où on trouve pas mal de poissons. Je lance un hameçon, je reviens boire un café et je retourne pêcher. Je passe aussi un peu de temps à lire le journal. Et le week-end, il y a le Standard. Parfois, je vais aussi voir jouer le Racing Genk. Je suis la Ligue des Champions à la télévision, mais je ne reste pas toujours scotché à l'écran.

Courage Eric...
Surnommé le "Lion de Rekem", Éric Gerets fait ses débuts au Standard de Liège à l'âge de 17 ans avant de signer professionnel dans ce même club. Il remporte tout d'abord la Coupe de la Ligue Pro en 1975 puis la Coupe de Belgique 1981.

L'année suivante, il est finaliste de la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe mais s'incline contre le FC Barcelone. Il devient par la suite le capitaine du club. Il remporte également deux titres de Champion de Belgique avec le Standard de Liège en 1982 et 1983.

Il est élu Soulier d'or de Belgique décerné au meilleur joueur de football de Belgique en 1982, il jouera ensuite au Milan AC, puis au PSV Eindhoven avec qui il remporte la Ligue des Champions en 1988.

Il sera un grand joueur de la sélection de Belgique finaliste de l'Euro 1980.
Éric Gerets entraîna l'Olympique de Marseille à compter du 25 septembre 2007 en remplacement d'Albert Emon.

Il arrive à l'OM alors que le club est à la 19e place à la 13e journée de championnat.

Pour son premier match en tant qu'entraîneur de l'OM, il réussit d'ailleurs l'exploit de s'imposer à Anfield contre l'équipe de Liverpool (0-1) le 3 octobre 2007 grâce à un but de Mathieu Valbuena. Lire la suite


Il devient ainsi le premier entraîneur d'une équipe française à réussir cet exploit.
Le dimanche 24 mai 2009, Éric Gerets reçoit le titre de meilleur entraîneur de Ligue 1 lors de la cérémonie des trophées UNFP 2008-2009.

La veille, il assure avec l'OM la deuxième place de L1, qualificative directement pour la Ligue des Champions en allant s'imposer à Nancy (1-2). Cette victoire permet également d'espérer le titre lors de la dernière journée en cas de victoire contre Rennes et de défaite des Girondins de Bordeaux à Caen. Mais le samedi 30 mai, les Girondins de Bordeaux gagnent à Caen, et sont alors sacrés champions de France.
Éric Gerets quitte donc l'Olympique de Marseille avec une 2e place après une dernière victoire 4-0 face au Stade rennais.