OM Olympique de Marseille

Championnat de France 1938/1939

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LES BELLES SERIES SETOISES

La saison 1938-1939 s'engagea avec seize clubs en Division I et la bagatelle de vingt-trois clubs en Division II .
Plus fort que les Anglais ! Comme on le verra par la suite une telle division n'était pas viable.
Dès le début de la compétition, on assista à une sorte de tournoi à cinq, avec Marseille, Sète, Saint-Etienne, Lille et le Racing bien armés pour une saison qui s'annonçait rude et serrée quant aux chances pour le titre.
Après les premières joutes, la quatrième journée devait être marquée par un premier événement : Strasbourg balaya Rouen par 5-0. Bon, ce sont des choses qui arrivent. Mais ce qui est beaucoup moins courant, c'est que les cinq buts furent marqués par un même joueur : l'Allemand Ossi Rohr, un des plus percutants avants-centre que le football ait connu. Et Ossi déclara à l'issue de la rencontre : "Mes coéquipiers ont tellement joué pour moi que je me faisais une question d'honneur de réussir". Patatras : le dimanche suivant qui se trouvait être le 16 octobre (cinquiéme journée), c'était au tour des Alsaciens de prendre une fameuse correction. Ils furent pulvérisés par un Excelsior de Roubaix en état de grâce : 6-1 ! Et cette fois ce fut au tour de Monsieur Hiltl de faire (presque) aussi bien que Rohr : quatre buts.
La cascade n'était pas terminée, puisque une semaine après, l'Excelsior, vainqueur de Srasbourg qui avait vaincu Rouen premier vainqueur du Racing (!) l'Excelsior, donc était battu chez lui par la lanterne rouge Antibes (2-1).
Au tiers du championnat, après que Saint-Etienne eut abattu "l'idole" Marseille, Lille s'installa en tête alors que Reims et le Red Star menaient le jeu en Division II.
Cette dixième journée fut d'ailleurs marquée par un petit scandale : l'arbitre du match Metz-Excelsior accorda deux penalties aussi successifs qu'injustifiés (l'expression était déjà née) aux Nordistes qui l'emportèrent 3-2.
Ce fut un beau tollé en Lorraine.
Ce jour-là aussi, Fives batait le Havre par septs buts à trois. Un des plus gros scores dans l'histoire du plus ancien club français.
Le dimanche d'après trente-sept buts en huit matches. Il n'était pas encore question de défenses renforcées. C'était avant Italie-France à Naples.Gaston Barreau alors sélectionneur, chosit des hommes en super-forme comme Ben Barek, Veinante, Nicolas, Bourbotte, et Jordan. Mais il fit appel également à un certain Jean Snella, de Saint-Etienne. Celui-ci, dont nous croyons pouvoir dire que c'était sa première sélection, la refusa, faisant savoir à Gaston Barreau "que ça n'allait pas, qu'il ne se sentait pas en forme".
Puis le sélectionneur, après la courte défaite à Naples (0-1) eut des vues sur le jeune Fivois Norbert Van Caeneghem, qu'il avait vu marquer trois beaux buts à Metz. Mais les choses n'allèrent pas plus loin. En tout cas Gaston Barreau suivit toujours de très près les luttes du championnat.
Au premier janvier, les organismes officiels firent leurs comptes. Les clubs ausi et l'on s'aperçut (déjà) que la Division II n'était pas viable. l'argent manquait partout la situation s'éternisa. Le bureau fédéral examina, promit, tergiversa... et rien ne changea. Il en sera de même en février, puis en mars.
Pendant ce temps, toujours le premier janvier, il y avait un grand match à Paris : Racing-Marseille. Malgré le travail de Ben Barek, les Parisiens l'emportaient. Ce même O.M. devait se faire éliminer peu après en Coupe par Montpellier.
Ce début de 1939 vit aussi la naturalisation du grand joueur de l'Excelsior Hiltl alors que Gusti Jordan fêtait lui sa première année de naturalisation (9 janvier 1938) par une victoire sur Lens.

Les émotions d'un championnat passionnant étaient entrecoupées par les soucis que provoquait la Division II. C'est ainsi que le 3 février Henri Jooris président de la Ligue du Nord s'écriait dans une belle envolée : "La Division II est la charnière du football français, il faut la sauver." Il faut... il faut...
Le 26 février, ce fut le grand jour du match Racing-Sète, avec le record de recette battu (407 687 F) avec aussi une belle victoire (3-0) d'un Racing qui n'avait toujours encaisé aucun but depuis le 2 janvier. Le grand club parisien, toujours invaincu dans la capitale, s'installa en tête du classement. L'erreur de Sète ce jour-là : il compta trop sur Koranyi.
Cette défaite provoqua d'ailleurs le fléchissement sétois : invaincus dépuis le 30 octobre les "vert et blanc" subirent trois défaites consécutives.
Ils furent d'ailleurs bientôt imités par leur vainqueur le Racing, que l'on voyait pourant déjà bien parti pour le titre.
Les Parisiens avec Hide, Mathé, Veinante, Heisserer, Zatelli et mêm Jordan fatigués, chutèrent durement à Metz (3-0). Ce jour-là comme on félicitait le président messin Raymond Herlory, il répondit déjà dans le sens de ce qui devait faire sa réputation : "Belle journée... belle journée... si on veut... on aurait dû faire plus de recette !"

A la suite de cette défaite le malaise s'installa au Racing.
Le gardien de but Rudi Hiden eut des démêlés avec le club qui l'accusa" d'avoir abandonné ses coéquipiers dans un moment difficile."
La fin du championnat 1938-39 fut émouvante et incertaine, la lutte étant circonscrite les dernières journées entre Marseille et Sète lequel l'emporta finalement avec deux points d'avance sur son rival et quatre points sur le Racing qui lui se vengea en remportant la Coupe de France sur Lille.
Sète écrasa le Racing, bien docile 5 à 0 et le titre échappa aux Olympiens perdants à Strasbourg.
En Division II succès du Red Star devant Rennes et Nancy, après que Dieppe et Tourcoing eussent déclaré forfait en fin de saison.
Saison de l'OM