OM Olympique de Marseille

Meneur de jeu à l'OM

Accueil Chroniques Olympiennes
Lucho Gonzales va effectuer sa rentrée tant attendue au Mans. Quand Didier Deschamps prit les destinées du club Olympien, son premier objectif fut de muscler son équipe et son second de demander un meneur de jeu à la Gourcuff ou à la Juninho pour diriger le jeu Olympien. Heinze, Diawara et M’Bia furent engager pour le premier, Lucho fut une priorité pour le deuxième.
Pour l’entraîneur Marseillais, il fallait que l’OM arrive à gérer les temps fort et les temps faibles d’un match, et que les joueurs sachent à qui donner la balle dans les périodes un peu difficiles et quand elle vous brule les pieds.
Ce type de joueur ne court pas les rues, mais il vous permet de donner le tempo, de faire la passe décisive, et même de marquer les buts qui vous font gagner.
Bref un Platinesque ou un Mardonesque Provençal.
Curieusement, on ne peut pas dire que l’OM ait eu souvent l’habitude d’avoir un organisateur de jeu, bref un numéro 10 dans les équipes qui créèrent son histoire. Numéro 10, on voit ce que ça veut dire, même si aujourd’hui les Footballeurs sont plus proches de la numérotation des joueurs de Football Américains que des Rugbymen.
A Marseille, le style Olympien adapté à sa devise, droit au but, n’engendra pas particulièrement l’utilisation de ce type de joueur. Avant la guerre, les vedettes s’appelaient Boyer, Aznar, Zatelli qui étaient plutôt des buteurs, Kohut qui était un ailier ou Ben Barek qui jouait les solistes mais n’était pas un organisateur de jeu.
Ensuite, il y eut bien Roger Scotti, mais le métronome Olympien aimait prendre son temps et préférait regarder tout cela de loin, malgré une technique et un sens du jeu assez extraordinaires.
Il préférait le poste de demi-aile, jouant des fois les libéros de fortune pour sauvegarder un résultat.
Il porta quelque fois le numéro 10, mais ce fut l’exception qui hélas confirmait la règle. Sacré Roger !!! A cette époque, la vedette, c’était plutôt Gunnar Andersson.
Dans la grande équipe de Marcel Leclerc, Magnusson par ses dribbles et Skoblar par ses buts assuraient le spectacle et le résultat, Jo Bonnel ayant plus un rôle de poumon et Gilbert Gress d’accélérateur de jeu. Toujours pas de numéro 10 en vue, d’ailleurs c’était Josip que le portait.
On continua à traverser les époques, JPP et Waddle devenant les stars de Bernard Tapie, avec des Abédi Pelé ou des Francescoli pour compléter l’attaque.
Delamontagne fut bien engagé mais il ne s’imposa pas.
Après Platini en 1987, Bernard Tapie tenta mais en vain de recruter Maradona.
Pourtant, Nanard, il le voulait son meneur de jeu.
Il engagea Dragan Stojkovic, le fils spirituel de Platoche, meneur de jeu de l’Etoile Rouge et de la feu équipe de Yougoslavie.

Ci-joint Dragan face à Metz.
Pixie était bien le messie annoncé. Il arriva durant l’été 1990, se blessa gravement au genou et ne joua que de manière très épisodique, même pas 10 minutes en finale à Bari contre ses anciens partenaires qui tremblaient de peur à l’idée qu’il rentre sur le terrain.
Une faute de gout de Raymond la science, heureusement, il n y en eut pas beaucoup d’autres.
Dragan aurait pu être ce grand meneur de jeu que le Vélodrome attendait, mais il manqua ce rendez-vous avec l’histoire.
Franck Ribéry explosa à Marseille, mais plus dans un rôle d’accélérateur de particules, multipliant les prouesses techniques, mais sans imprimer un véritable style à son équipe, même s’il s’avérait décisif assez souvent.

Finalement, ce fut Samir Nasri, élevé dans le sérail Olympien qui se rapprocha le plus possible de ce rôle de meneur de jeu. Il n’avait que 18 ans quand il intégra l’équipe professionnelle, et il ne put si jeune devenir le patron du milieu Olympien. A Arsenal, il continue sa progression sous la férule de Maître Arsène..
Finalement, ce sont deux enfants Marseillais qui auraient pu changer le cours de l’histoire. Eric Cantona, fils des Caillols qui joua à Marseille comme attaquant aux cotés de JPP avant de devenir le grand meneur de jeu de Manchester United et par la même, son joueur du siècle. Zizou de la Castellane, qu’on ne présente plus, et qui ne porta jamais le maillot Olympien.
Comme quoi, Scotti, Cantona, Zidane, Nasri, ils naissent tous à Marseille, mais l’OM cherche toujours son grand numéro 10. Avec Lucho, il l’ a peut-être trouvé.