Par Stéphanie Freedman
Toute
la team OM ou presque connaît Titi (c’est toi le Boss). Ses photos
à l’aéroport de Marignane avec les nouvelles recrues olympiennes
ont fait de lui une star des réseaux sociaux. A contre-courant de sa
personnalité humble, modeste et généreuse.
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une photo de la Commanderie un 31 décembre au petit matin. Une autre
d’un Olympien qui franchit la barrière dans sa grosse voiture en
le saluant. Celle de l’arrivée d’une nouvelle recrue sur le
tarmac de l’aéroport de Marignane. C’est signé Titi. A peine
publiée sur ses réseaux sociaux, l’image fait le tour de la
#TeamOm en quelques minutes. Likée et republiée des milliers de
fois.
Le
boss des supporters compte plus de 100 700 abonnés sur X et
plus de 100 000 entre Instagram, TikTok et Facebook. Des
chiffres qui ne lui font pas tourner la tête.
Au
Vélodrome avec son grand-père et Johan Cruyff
« Je
suis un supporter comme les autres et je partage ma passion avec les
autres fans de l’OM qui sont loin », explique
Titi. Tout simplement. Sa notoriété est indéniable. Il est
désormais connu et reconnu. On lui demande régulièrement des
selfies devant la Commanderie, le Vélodrome ou à L’Oasis, son QG
du boulevard Michelet, situé en face du stade. Une notoriété qui
ne le perturbe pas. Conscient qu’elle peut s’arrêter du jour au
lendemain. Et tous ceux qui le connaissent peuvent en témoigner.
Ce qui fait tourner la tête de Titi, c’est l’Olympique de Marseille depuis
50 ans. Le 20 octobre 1971, son grand-père l’emmène au stade Vélodrome
pour assister au match OM - Ajax, un huitième de finale aller de Coupe
d'Europe des clubs champions. L’OM perd 1 but à 2 devant 50 000 spectateurs.
Gilbert Gress ouvre le score pour l’OM. Les Hollandais reviennent avant
la mi-temps. Et un virevoltant Johan Cruyff crucifie les Olympiens à la
59e
minute.
L’OM, sa bouffée
d’oxygène
La passion est née. Elle ne le quittera jamais et c’est elle qui le conduit
à s’installer à Marseille « pour la vivre au plus près et à 100 % »
afin de lui éviter de longs déplacements.
Titi grandit en Champagne,
travaille en région parisienne et s’engage à plus de 30 ans dans
la Légion étrangère après son divorce.
Il refait sa vie professionnelle et personnelle en Provence avec son épouse
Cathy. Titi n’aime pas trop parler de lui. Par pudeur. Il évoque plus volontiers
les pathologies de son épouse : spondylarthrite ankylosante, maladies
de Crohn et d'Hashimoto. Difficile à vivre pour tous les deux. Titi est
d’un soutien sans faille pour Cathy, qui va mieux grâce à un nouveau traitement.
Mais il lui faut une bouffée d’oxygène. Elle tient en deux lettres :
OM. Et lui redonne instantanément le sourire.
Son OM, il le vit toute la
semaine au gré des entraînements au centre Robert Louis-Dreyfus,
Marignane en période de mercato et le stade Vélodrome évidemment.
Titi prend place dans le virage sud chez les Ultras, où il est
abonné après un passage chez les Fanatics.
Un défi pour aider les
enfants
Titi, c’est la bonté et
l’altruisme. Il aime donner le sourire aux autres. Et il le fait en
dehors du stade ou de la Commanderie avec son association « Les
lueurs de l’espoir ». Il organise des collectes de cadeaux pour
aider les enfants hospitalisés ou défavorisés. Titi vient de se
lancer un défi : participer au Marathon des sables en octobre
2024 pour emmener en voyage, en Martinique ou au Maroc, une douzaine
d’enfants du foyer Bois Fleuri de Marseille et leurs éducateurs.
Plusieurs sponsors le suivent dans cette aventure, dont Puma
l’équipementier de l’OM. « Il nous faut un budget
d’environ 60 000 €. Si nous avons plus, nous trouverons
comment faire plaisir. La Région, la Ville de Marseille, OM
Fondation devraient nous aider », poursuit le généreux
supporter, qui sue sang et eau, guidé dans sa préparation physique
par coach Moussa.
Le premier match de la
saison ensemble
Le
premier match de la saison 2023-2024, j’ai eu la chance de le vivre
avec Titi dans un bar de Marseille. C’était Panathinaïkos -
OM, 3e tour
qualificatif pour la Ligue des Champions. L’OM a perdu 1 à O avant
de se faire éliminer au match retour aux tirs aux buts. Mais,
c’était un bonheur de partager ses 90 minutes avec Titi, des amis,
la famille. La joie de la reprise après deux mois de sevrage
olympien. Ses analyses, joueur par joueur sont justes. Mais ce qui
compte pour le boss des supporters, c’est le collectif et le club
qu’il chérit plus que tout. Quand l’OM gagne, c’est encore
meilleur, mais ce qui compte c’est le collectif. Le club, sa
respiration quoi qu’il arrive.
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