OM Olympique de Marseille

Bordeaux OM

ACCUEIL 1969/1970
Décembre 1969 Bordeaux et l'OM 2 à 2 (2 1)
14464 Spectateurs

Arbitre Mr Uhlen
Buts: RUTTER (16'), SIMON (17') JOSEPH (6'), SKOBLAR (76')
OM ESCALE, LOPEZ, ZVUNKA, HODOUL, DJORKAEFF, NOVI, BONNET, MAGNUSSON, JOSEPH, SKOBLAR, LOUBET ENT ZATELLI
BORDEAUX MONTES, PAPIN, ROSTAGNI, DESREMEAUX, GRABOWSKI, BETTA, SIMON, PETYT, JENSEN, RUITER, WOJCIAK ENT BAKRIM
C'était tout à la fois un match de tempérament et un match "d'acteurs".
Ces Bordeaux-Marseille deviennent des classiques du football. C'était non seulement la revanche de la finale de la Coupe de France, mais aussi une confrontation entre deux équipes profondément remaniées, tout au moins celle de Bordeaux qui, depuis la finale perdue de mai dernier, a engagé Betta, Grabowski, Jensen et en tout dernier lieu l'international Rostagni dont c'était dimanche le premier match avec ses nouveaux coéquipiers et qui semble déjà apporter l'équilibre à la défense.
En effet, si le résultat de cette rencontre jouée tambour battant a satisfait les Marseillais, en revanche elle a quelque peu désappointé les Bordelais qui pouvaient légitimement espérer vaincre.
Certes, les Marseillais, après onze minutes de jeu, avaient ouvert le score par l'entremise de Joseph et de Bonnel, mais ce but arrivait contre le cours du jeu car d'ores et déjà Escale avait dû s'employer sur des tirs de Jensen, Simon et Ruiter, qui d'entrée, devaient ainsi annoncer la couleur :
Bordeaux dimanche se voulait percutant, beaucoup plus que cette attaque marseillaise que l'on dit la plus forte de France avec Magnusson, Skoblar, Loubet et Joseph.
D'ailleurs quelques minutes plus tard, c'était le but qui pouvait déclencher le chaos, un but préparé et signé par Jackie Simon qui tira un coup franc à l'adresse de Rostagni, le néo-Bordelais, qui rendit la balle aussitôt et le capitaine loba parfaitement Escale qui croyait au hors-jeu
Mais l'arbitre n'hésita pas une seconde à valider le point.
Ce deuxième but fit "monter" le débat d'un ton, car aussi Marseille se rua à l'attaque et Simon qui venait de donner l'avantage à son camp, se trouva à point nommé sur sa ligne de but pour suppléer Montes et sauver de la tête, sur une tête également fort dangereuse de Joseph consécutive à un excellent coup franc tiré par Bonnel. Mais c'est en définitive Bordeaux qui manqua de très peu, d'augmenter son avantage.
En effet, d'un tir de trente mètres, Desmeaux obligea Escale à une parade sensationnelle et le gardien de Marseille détourna le tir fantastique de puissance sur la barre transversale.
Escale allait encore sauver son équipe cinq minutes après le repos en déviant en corner au prix d'une exceptionnelle intervention une balle terriblement dangereuse de Jacquie Simon,
Cette balle était d'autant plus dangereuse quelle paraissait presque anonyme, mais on sait que tout l'art de Simon tient dans ces tirs-pièges qui, de plus, ont une remarquable précision et une terrible soudaineté.
Bref, Bordeaux, pouvait de l'emporter, et on ne fut pas surpris lorsque, après une heure de match, sur un tir sensationnel de Ruiter, Jensen déplacé à l'aile gauche reprenait la balle et marquait joliment sous la barre.
Mais ce but parfaitement inscrit fut refusé pour un hors-jeu à la vérité aussi peu vérifiable que celui dont avait été peut-être bénéficiaire Simon sur le deuxième but.
Pourtant, il s'avéra que ce point refusé fut le tournant du match, car après une nouvelle prouesse d'Escale sur un tir de Wojciak, Skoblar, que l'on n'avait pas tellement vu jusque-là, plaçait son merveilleux "coup de patte".
En effet, sur une astucieuse passe en hauteur de Joseph devant les buts de Montes, le Yougoslave, du bout de son pied droit, réussit en effet à faire passer le ballon au-dessus du gardien bordelais qui avait senti trop tard le danger et ne put éviter d'être lobé par un adversaire qui ne lui faisait pas face, mais se présenait de profil ce qui n'est pas une manière ordinaire pour lober un gardien.