14 Avril 1957 l'OM battu par le Racing 3 à 0

Résumé Saison
14 Avril 1957 Stade Vélodrome , Le Racing bat l'OM 3 à 0 (2 - 0)
Arbitre Mr Campanati (Italie) 17041 Spectateurs
OM DOMINGO, GRANSART, JOHANSSON, MESAS, SCOTTI, MOLLA, RUSTICHELLI, JENSEN, ANDERSSON, MARCEL, CURYL Entraineur ROBIN
RACING TAILLANDIER, LELONG, SOSA, MARCHE, UGORENKO, BOLLINI, GRILLET, GUILLOT, PILLARD, DALLA CIECCA, SENAC Entraineur JORDAN
BUTS GRILLET (31'), PILLARD (32' et 85')
Le Racing a étonné M. Campanati

Evènement à Marseille : pas tellement à la suite de la victoire du R.C. Paris sur l'O.M. dont le score (3-0) indique bien la netteté, mais surtout parce que, pour la première fois dans les annales, l'arbitre d'un match de championnat français était étranger.

On sait que la Commission centrale d'arbitrage procède actuellement à des échanges franco-italiens d'arbitres. M. Guigue ayant arbitré le match Gênes-Turin, le "signor" Campanati rendit la politesse en dirigeant O.M.-Racing. A la satisfaction générale, disons-le tout de suite.

Elégant, fin, voire racé, M. Campanati fit en effet une remarquable exhibition mais aussi un "match facile", il est vrai que les 22 acteurs qui n'avaient rien à perdre en ce débat et pas grand-chose à gagner lui facilitèrent grandement la tâche en pratiquant toujours dans le meilleur esprit du jeu..
Lorsque Guillot eut permis à Grillet d'ouvrir le score et à Pillard d'augmenter l'avance des Parisiens, ceux-ci avaient match gagné après une demi-heure de jeu.
M. Campanati eut alors tout le loisir de voir une solide équipe française dans l'un de ses bons jours. Il s'était signalé jusque-là, notre référée, par une discrétion dans l'intensité du coup de sifflet comme dans leur nombre. En seconde mi-temps, il dut intervenir davantage en fonction de l'ardeur marseillais un peu retrouvée, mais que Rustichelli, bien placé en deux occasions, ne sut pas traduire.
Le troisième but de Pillard, acquis en fin de match, reflétait mieux la supériorité du R.C.P. qui se manifesta au moins une heure sur 90 minutes.
Dans cete équipe parisienne qui tournait bien rond, Sosa, très décontracté, Ugorenko, le travailleur, Grillet, l'entreprenant, Pillard, l'opportuniste, émergèrent quand même avec Guillot dont on ne répétera jamais assez qu'il est un des tout premiers inters français du moment.
Domingo, l'un des meilleurs Marseillais, ne fut pourtant pas d'accord avec M. Campanati, lorsque celui-ci le sanctionna pour n'avoir pas fait rebondir le ballon en dégageant. En fait, le litige portait sur une différence d'interprétation, Domingo estimant que l'arbitre l'avait sanctionné parce qu'il gardait trop la balle, ce qui est son droit.
Ce petit incident prouva que M. Campanati suivait les choses de très près, malgré sa grande décontraction naturelle.
Il siffla en outre deux ou trois obstructions -ce qui devient de plus en plus rare-, laissa l'avantage sur des fautes vénielles (mains et passements de jambes sans gravité) et fit une petite réprimande à Lelong, après une faute un peu trop caractérisée du racingman.
En bref, du bon, de l'excellent travail dans des circonstances favorables.
"C'était un match très correct et facile à arbitrer nous dit-il. Le R.C. Paris était nettement supérieur et m'a laissé une très bonne impression. Mais je me doute qu'il y a en France comme chez nous des matches plus heurtés".
Malheureusement, oui.