29 Janvier 1956 l'OM et Nice 0 à 0

29 Janvier 1956 L'OM et Nice 0 à 0 ( 0 à 0) 31546 Spectateurs StadeVélodrome
Arbitre Mr HARZIC
OM PONCET, GRANSART, JOHANSSON, PALLUCH, MOLLA, SCOTTI, RUSTICHELLI, MARCEL, ANDERSSON, CHICHA, DURAND Entraineur ROLHION
NICE COLONNA, MARTINEZ, GONZALES, NANI, POITEVIN, FRONZONI, UJLAKI, MILAZZO, BRAVO, FONTAINE, NUREMBERG Entraineur CARNIGLIA
Il faut croire qu'un soleil printanier ne porte pas forcément l'indulgence, car le public sportif de Marseille a plutôt mal pris le match qui s'est déroulé sous ses yeux entre l'OM et l'équipe niçoise (0-0).
L'apparition des Niçois sur le terrain a été saluée par des huées, celle des Marseillais a été accueillie de la même façon ; une maladrese de Marseille en cours de match a eu un effet identique et les rares spectateurs qui ne donnaient pas de la voix ont quand même déploré l'indigence du jeu offert à leur curiosité.
Il n'y a guère que l'arbitre, pour une fois, qui a échappé aux critiques. Décidement, tout arrive.
Il est vrai que rien n'ayant été marqué de part et d'autre (0-0), il eût été bien difficile de reprocher à M. Harzic l'attribution d'un but contestable...
Avons-nous été plus sensibles que les Phocéens à la caresse du soleil qui nous donnait un avant-goût du renouveau, des petits oiseaux et du reste ? Le match si peu prisé nous a semblé digne, non seulement d'intérêt, mais aussi de louanges.
Après un début quelque peu laborieux, la formation niçoise ne se contenta plus de simples parades devant les assauts des Marseillais. Prenant au sérieux son rôle de leader qui comporte évidemment l'obligation de jouer un football de qualité, elle donna toute sa mesure. La seule chose qui lui manqua pour terminer le match en beauté, ce fut un peu de réussite.
En vérité, les Niçois ont joué de malchance, plus encore que leurs adversaires, eux-mêmes également peu servis par les circonstances.
Ce fut donc un jour noir pour les avants des deux camps.
En particulier, on a rarement vu Nuremberg faire si peu de cas des ouvertures qui lui étaient faites par Bravo.
Qu'y faire ? Abderrazak a connu pareil sort le 18 décembre dernier et la roue ayant tourné par la suite, il a eu tous les honneurs du communiqué il y a huit jours.
Il faut en prendre son parti : le football ne se met pas en équations. Il suffit d'un caillou, d'une impulsion maladroite donnée à la balle pour changer les données du problème et changer en même temps le dénouement de la pièce.
Ainsi que nous l'avons dit déjà, Marcel ne fut pas trop apprécié comme intérieur, surtout quand il ponctua d'une tir imprécis une percée remarquable.
On sait pourant qu'après une longue course enjolivée de dribbles et de feintes, tout avant est bien en peine, dans la plupart des cas, de terminer son action par un shot à la fois puissant et précis.
Faire état d'une seule maladresse de ce genre pour condamner définitivement Marcel au titre d'intérieur c'est donc, en quelque sorte, commettre une erreur judiciaire.
Pour porter un jugement équitable sur ce joueur, il convient d'éviter le dénigrement systématique autant que la foi aveugle.
A l'équipe marseillaise toute entière, jetons également des roses sans épines. Chacun de ses éléments, quoi qu'on en dise, a joué un beau morceau de bravoure. Johansson, Gransart et Palluch ont été intraitables.
Scotti a collaboré plus que de coutume à la défense et la ligne d'avants a contraint les arrières et les demis niçois à un travail écrasant. En pure perte, c'est vrai. N'empêche que c'est à porter à leur actif.

Une bonne note aussi pour la formation de Carniglia, dont l'ardeur, la volonté ne se sont jamais démenties.
Que la fortune ne lui ait pas souri, cela ne doit pas faire illusion. Elle a parfaitement tenu son rôle d'équipe vedette et puisque le sort l'a accablée, ne lui refusons pas les circonstances atténuantes.

Nice est en tout cas en tête du Championnat après 22 journées et Reims commence à marquer le pas après son echec à Toulouse.

Seul Lens s'accroche au leader azuréen tandis que dans le bas du classement, Troyes s'accroche après son nul à Bordeaux et le LOSC s'enfonce tout doucement vers les dernières places