OM Olympique de Marseille

22 Août 1937 Lens bat l'OM 4 buts à 3 à Lens

Accueil Saison 1937/1938
22 Août 1937 Lens bat l'OM 4 buts à 3 à Lens (4 - 3)
9000 Spectateurs
LENS - Salas - Marek, Ortin - Grauby, R.François, Unser - A.François, Siklo, Stanis, Spechtl, Melu -
OM - Pardigon - Ben Bouali, H.Conchy - Bastien, Bruhin, Granier - Zermani, Aznar, Zatelli, Kohut, Weiskopf.
Buts - Spechtl (5eme, 38eme), A.François (15eme), Grauby (22eme), Zatelli (10eme, 30eme, 40eme)
Le champion de France de football 1937, Marseille, est battu à Lens
Sous un ciel triste et gris, voire pluvieux, donc dans une atmosphère la plus propice pour lui, le R.C. Lens, champion de 2e division 1937, a affronté Marseille. Non seulement le terrain verdoyant se trouvait en excellent état, non seulement toutes les conditions de régularité matérielle étaient réunies, mais la foule emplissait les tribunes judicieusement agrandies et aménagées. Le record local de la recette était très largement battu par les 9.000 spectateurs assembés pour la première fois dans la grande cité minière.
Quant à la tenue de Lens en face de Marseille, la brillante victoire des nouveaux promus est là pour témoigner de leur valeur et les encourager. Il n'est pas douteux que le match chez les mineurs sera plus redouté dans l'avenir par les visiteurs que par les visités.
Certes, le gardien Vasconcellos faisait défaut chez les Méridionaux, mais, de leur côté, les Nordistes alignaient, en Melul, un ailier gauche de la plus grande faiblesse.
Une flambée : par ce mot peut être caractérisée l'attaque, d'une vitesse et d'une soudaineté foudroyante, grâce à laquelle Lens parvint à ouvrir le premier la marque. Pendant quelques minutes, les maillots sang et or parurent plus nombreux sur le terrain que les chemises blanches et les descentes nordistes se suivaient sans interruption. Il n'y eut donc aucune surprise quand, cinq minutes après le coup d'envoi, Spechtl, recevant la balle de Stanis, parvint à shooter, des 25 mètres, hors de portée de Pardigon, remplaçant du Brésilien Vasconcellos.
Exaltés par la foule, les joueurs des mines redoublèrent d'allure. Il fallut un beau plongeon de Pardigon pour que la balle n'entrât pas une seconde fois dans les filets des Méridionaux. Mis à leur tour en confiance par la tenue pleine de décision de leur gardien de but, les Marseillais ne tardèrent pas à réagir.
La puissance de Bruhin et l'activité de Bastien produisirent lerurs effets. Sous la pression constante plus encore qu'à la suite d'une manoeuvre habile, les visiteurs égalisèrent, Zatelli shootant, alors que Salas était à terre par l'effet d'une charge préalable d'Aznar. Un quart d'heure à peine s'était écoulé ; la marque demeura égale 1-1 jusqu'au changement de camp, non pas que l'action se fût très sensiblemet ralentie, mais en raison de plusieurs erreurs des avants méridionaux face au but lensois.
Une seconde mi-temps aussi rapide, aussi intéressante était-elle possible en ce début de saison ? Les évènements ne tardèrent pas à répondre par l'affirmative à la question. Les émotions se suivirent comme en cascades. On vit d'abord Zatelli, seul devant les buts, manquer l'occasion de donner l'avance à son camp. Albert François fut plus heureux quand, à la 15e minute, sur passe de Spechtl, il réussit à prendre de vitesse la défense marseillaise. Setp minutes plus tard, Grauby, des 35 mètres réussissait un autre but, Pardigon jugeant mal la trajectoire de la balle.
L'avance des Nordistes, réduite à 3-2 par Zatelli sur passe de Weiskopf, fut de nouveau augmentée à la 38e minute. Sur un coup de pied de coin donné par Albert François, Spechtl porta, en effet, la marque à 4.2.

Certes, Zatelli faisait aussi bien, quelques instants plus tard, sur un coup de pied de coin de Zermani, mais les 4-3 favorables à Lens, en définitive, étaient suffisants pour lui assurer, avec le gain de la journée, des ovations enthousiastes de la foule.

Il paraît prématuré de juger les équipes sur leur match officiel de début ; tout au moins peut-on dire qu'elles se sont présentées aujourd'hui en bonne condition. Lens, avec une ligne de demis un peu faible, en dépit de la bonne tenue de Raymond François, doit, semble-t-il, se bien comporter. Son attaque, à une exception près, est particulièrement redoutable. On peut dire à la décharge de marseille que cette équipe avait eu le tort de jouer un match amical au Havre deux jours plus tôt ; mais n'est-il pas normal qu'un club paie une erreur de sa direction ?