OM Olympique de Marseille

OM  : la victoire fait sens en silence Par Stephanie Freedman

Des virages et des tribunes vides. Une rencontre qui commence avec 22 minutes de retard et une minute de silence en hommage aux victimes décédées dans un stade en Indonésie.
Bienvenue dans le 2e match à domicile de la Ligue des Champions.
L’Olympique de Marseille, dernier de son groupe, reçoit le Sporting Portugal, le leader avec 6 points et deux victoires en deux matches.


Au silence s'ajoute la consternation d'un but du Sporting Portugal à la 56e minute.  Les invités du Sporting - il y avaient quand même 1400 personnes au stade - donnent de la voix. On entend le bruit du ballon. Les crampons qui tapent le cuir. Le caressent avec hargne ou sensualité. Le toucher de balle nous régale.
Sans public, le Vélodrome éveille, malgré tout, les sens. Tous les sens.
Nos oreilles profitent, en direct, des voix des commentateurs radio, juste en dessous de nous, dans la tribune de presse. 
Les invités de l'OM chantent à leur tour, à la 5e minute, sur un corner olympien qui ne donne rien. Notre ouïe frétille.

Plein les yeux

A la 13e minute – en signe de chance - Alexis Sànchez nous fait ouvrir grand nos yeux pour admirer son but de l’égalisation.
Trois minutes plus tard, nos pupilles sortent de leurs orbites, les sourcils se froncent, Amine Harit, en forme olympique et olympienne, double la mise.
Les deux premiers buts de l'OM en Ligue des Champions cette saison. Voilà qui commence à sentir bon la victoire à laquelle tous les supporters devant leurs écrans et sur les réseaux sociaux veulent croire.
Les Marseillais ont la rage, poussés par leur attaquant chilien qui ne lâche rien. Jonathan Clauss excelle, Harit vole, Guendouzi, plus capitaine que jamais. Le pressing paye.
Carton rouge pour le gardien portugais. Les Portugais sont à 10 contre onze. Le match est totalement décousu, on a l’impression que tout peut arriver. Comme ce but de Leonardo Balerdi, qui se fait pardonner son erreur de la 56e seconde.

Cris de douleur

Dans ce silence de basilique, Notre-Dame de la Garde joue la Bonne Mère protectrice. Pas assez pour Jonathan Clauss.
Le défenseur olympien se blesse aux ischio-jambiers. Ses cris de douleur résonnent dans le stade vide ou presque. Ils nous font mal aussi. Le petit Alsacien sera absent une dizaine de jours.
Trois buts à un à la mi-temps, l’OM goûte à nouveau à la victoire en Ligue des Champions. Avec délectation.

Silence et malédiction rompus

A la reprise, l’entraîneur portugais joue le tout pour le tout. Quatre changements d’un coup. A 11 contre 10, les Marseillais ne lâchent rien. Ils se battent en silence. Verrouillent la défense pour maintenir le score. Et même l’aggraver. But de Chancel Mbemba à la 84e minute. 4 à 1 pour l'OM...
87e minute, les invités marseillais de l’UEFA entonnent un «  Aux armes  ». Le silence est rompu. La malédiction de la Ligue des Champions aussi.
Une victoire qui donne de l’espoir pour la suite de compétition.
Elle est à fêter ce samedi à 17 h, à guichets fermés, contre Ajaccio.
Dans un boucan d’enfer.