OM Olympique de Marseille

1981, les bolivars (bobards) de Carlini

L'instabilité a toujours été le plus profond des maux olympiens. C'est elle encore qui allait contribuer à précipiter le club vers des abysses jusque-là inexplorés.
Quelqu'un s'avisa tout à coup qu'il n'y avait pas de manager. Ce fut la révélation. Il fallait un manager ! Comment avait-on pu vivre jusque-là sans manager ?
On embaucha Bernard Bosquier.
Malheureusement les attelages -troïka, bige ou quadrige - ont rarement réussi à l'O.M. .
Le tandem Zvunka-Bosquier n'allait pas faire exception.
En Février 80 Jules était renvoyé.
Mal classé en championnat, son équipe venait d'être éliminée en Coupe aux penalties par l'A.S. Cannes de Robert Domergue et Charly Loubet.
Bosquier restait seul aux commandes avec Jean Robin qui ne pouvait redresser la barre.
L'O.M. en pleine décompression, terminait 19e et tombait en 2e division. Avec Migeon, Berdoll, Six, Florès, Buigues, Zambelli, Piette, Zvunka, Trésor, Bacconnier.
Et Christian Carlini qui, à la suite d'une nouvelle impasse financière, était devenu président le 7 décembre jour annivesaire du déastre de Pearl Harbor.
Carlini, le plus jeune président de l'histoire de l'O.M. avec Gabriel Dard, serait aussi l'un des plus éphémères.
Accéder à cet honneur suprême avait été pour lui l'accomplisement d'un rêve de gosse.Mais ce rêve lui coûterait très cher, en même temps qu'à l'O.M.
Car en avril 81 le club dont les dettes s'élevaient à un milliard et demi de centimes, était mis en liquidation judiciaire.
Cette fois, l'échéance si souvent redoutée était atteinte: l'O.M. n'existait plus.
Et s'achevait de dramatique façon une saison placée en son début sous le signe de la pantalonnade avec l'épisode des bolivars :
de mystérieux Marseillais exilés au Venezula avaient manifesté le désir de verser dans les caisses olympiennes une manne dont nul ne vit évidemment la couleur - la manoeuvre se répétant de façon strictement similaire dix ans plus tard aux dépens de Bordeaux.
A vrai dire tout le monde n'avait pas accueilli la nouvelle avec la même candeur que les nouveaux maîtres du club.
Alain Pécheral
La Grande Histoire de l'OM

Heureusement, les minots finissaient la saison et sauvaient l'OM.