OM Olympique de Marseille

Saison 1950-1951

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La logique a été respectée en finale, où Strasbourg a largement pris la mesure de son adversaire valenciennois.
Après deux tentatives avortées, la Coupe de France s'envole enfin vers l'Alsace !
Les cigognes retrouvent le sourire.

Fondé en 1907, le Racing Club de Strasbourg est l'un des plus anciens clubs hexagonaux, mais, avant ce dimanche 6 mai 1951, le palmarès de l'équipe fanion est encore désespérément vierge.
En Coupe de France, les Alsaciens ont déjà échoué aux portes du bonheur en 1937 puis en 1947.
Cette saison, l'histoire aurait pu s'arrêter dès les trente-deuxièmes de finale : malmenés 0-3 par Nîmes, les Strasbourgeois, en état de grâce, inversèrent complètement la tendance après la pause (5-3). Libérés, les équipiers du capitaine Michel Vavriniac vont ensuite réaliser un parcours sans faute.
Après avoir battu Thaon (2-1), Annecy (3-0), Nice (5-3) puis Nancy (3-1), les "Bleu et Blanc" retrouvent sur leur route l'Union Sportive Valenciennes-Anzin.
Alors pensionnaires de Deuxième Série, les Nordistes accèdent pour la première fois à la finale.
Auparavant, Valenciennes n'avait jamais franchi le cap des huitièmes.
Cette année, le club du Président Dubois a déjà mis à genoux deux "ténors" du football français :
le Lille Olympique puis le Racing Club de Paris et Saint-Etienne en demi-finale par 3 buts à 1 alors que les verts avaient eu besoin de trois matches pour éliminer Le Havre
Mais devant les 62.000 spectateurs du Stade de Colombes, le rêve va rapidement tourner au cauchemar.
Dès la première période, les techniciens de l'Est prennent un net avantage (2-0).
Par deux fois, René Bihel (24ème) et Raymond Krug (34ème) trompent l'attention de Félix Wittowski, le dernier rempart adverse. Les dés sont jetés !
En seconde période, les Strasbourgeois gèrent tranquillement leur avance.
La maîtrise du cuir, grâce au quatuor du milieu de terrain Krug-Vanags-Bihel-Nagy, reste alsacienne.
Les Valenciennois subissent et ne réagissent que par intermittence.
Trop insuffisant pour les protégés de "Bimbin le Géant des Flandres", la célèbre mascotte de l'U.S.V.A..
La messe est définitivement dite à deux minutes de la fin du temps réglementaire : Nagy, lex-Marseillais clôturant la marque tout en finesse (3-0).
Vincent Auriol, le Président de la République Française, peut remettre aux vainqueurs le trophée.
Les arrières latéraux René Hauss et René Demaret portent en triomphe René Bihel, auteur d'une brillante prestation.
Après s'être imposé avec Lille (1946), "Bibi" récidive donc avec le Racing Club de Strasbourg.
Quart de finale
STRASBOURG NICE 5 - 3
VALENCIENNES RC PARIS 2 - 2 1 - 0
ST-ETIENNE LE HAVRE 0 - 0 0 - 0 5 - 1
NANCY STADE FRANÇAIS 3 - 1

Demi-finale
STRASBOURG NANCY 3 - 1
VALENCIENNES ST-ETIENNE 3 - 1
Finale le 6 mai 1951, Colombes
RC Strasbourg bat Valenciennes 3 à 0 (2 - 0)
61492 Spectateurs
arbitre Mr Oliva
Buts Bihel (24eme) , Krug (34eme) , Nagy (87eme)
Strasbourg - Schaeffer - Hauss, Vavriniac, Desmaret - Krug, Vanags - Battistella, Nagy, Bihel, Jacque, Haan -
Valenciennes - Wittowski - Pazur, Blaczyk, Gaillard - Izidorzyk, Wassmer - Vrand, Verdeal, Rozé, Lesturgeon, Goffart -
Souvenirs
Edmond Haan fut capitaine du R.C. Strasbourg en 1951
"A la mi-temps des trente-deuxièmes de finale en 1951 jamais nous ne pensions gagner la Coupe
Nous jouion contre Nîmes à Lyon et nous étions menés 0-3.
M. Heintz déjà président, de tempérament violent, s'en prit à l'arbitrage. Il y avait eu effectivement un but hors-jeu.A la mi-temps, il m'emmena donc au vestiaire des arbitres.
Il déclara à l'arbitre :
"Vous j'ai acheté votre peau."Et au juge de touche :
" Vous je vous ai noté sur mes tablettes."
Je ne suis pas sût que ces menaces nous aient fait gagner.
Je crois plutôt que ce sont les paroles de notre entraîneur Charles Nicolas :
"Puisque vous êtes fichus, jouez le tout pour le tout"
A la fin de temps réglementaire, nous étions 3-3, en prolongation nous enlevions la décision 5-3 !
Cette année-là, nous avons battu les trois "N" : Nîmes en trente-deuxièmes, Nice en quart et Nancy en demi-finale.
Mais dès les trente-deuxièmes nous étions sûrs de gagner la Coupe puisque l'équipe qui battait Nîmes en ce temps-là -et ceci s'est vérifié plusieurs fois- enlevait le trophée."