OM Olympique de Marseille

Saison 1933-1934 Sète Vainqueur

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Vainqueur de la Coupe de France en 1931, le FC Sète remporte une nouvelle fois le trophée face à l'Olympique de Marseille.
Pour ce derby méditerranéen, les Héraultais s'imposent 2-1 à Colombes et la dynamique de ce succès leur permet de devancer finalement leur rival phocéen en championnat.
Ils réalisent ainsi le premier doublé de l'histoire.
Deux ans après les débuts du professionnalisme en France, trente-cinq clubs ont adopté un tel statut au sein des deux divisions de l'élite.
Dès les 32èmes de finale, les amateurs d'Arras bousculent cette hiérarchie, éliminant Fives (3-1), alors deuxièmes du championnat de Première Division, puis Le Havre (1-0).
Les Nordistes s'inclinent finalement dans le cadre d'un derby face à Roubaix, poussant leurs voisins professionnels à disputer deux rencontres (0-0, 2-0) avant de s'incliner.
Un bon test pour les Roubaisiens , qui sont alors les derniers représentants de Deuxième Division.
Ceux-ci parviennent en effet à se hisser ensuite dans le dernier carré où ils retrouvent l'Olympique de Marseille.
L'OM a éliminé Rennes après deux matches, 2 à 2 puis 4 à 0.
L'autre demi-finale est à l'image de la première affiche, avec une opposition contrastée entre un club du Nord et une formation méditerranéenne : FC Sète-Olympique Lillois.
A Lyon et à Colombes, le scénario est identique, les deux clubs du Sud s'imposant sur le score de 1-0.
Si bien que la finale réunit les deux ténors du Championnat, rééditant l'affiche de l'édition 1924 où les Olympiens l'avaient emporté 3-2.
Leaders du championnat, les Marseillais ont déjà remporté le trophée à trois reprises (1924, 1926, 1927), ne connaissant jamais la défaite en finale.
Les supporters marseillais sont d'autant plus confiants que leurs attaquants ont déjà trouvé le chemin des filets à 62 reprises lors de cette édition !
Explication d'une telle performance :
les Marseillais ont été éliminés l'année précédente dès leur entrée en lice et ont pris part pour cette nouvelle édition à trois tours qualificatifs.
Mais les Sétois, maillots rayés de vert et blanc, ont déjà l'expérience de trois autres finales.
Après deux tentatives infructueuses en 1923 et 1924, les Héraultais se sont imposés en 1930.
Ce 6 mai 1934, ce sont les Marseillais qui prennent le meilleur départ, ouvrant la marque deux minutes après le coup d'envoi par l'intermédiaire de Zermani (0-1, 2ème).
Mais les Sétois vont finalement s'imposer grâce à un doublé de leur international hongrois Istvan Lukacs, servi à chaque fois par son capitaine Ivan Bek (1-1, 22ème, puis 2-1 75ème)
Seul Alcazar, en fin de seconde mi-temps, donna le coup de boutoir nécessaire pour obtenir le but d'égalisation. 
Par malheur, le but fut annulé, le juge de touche, M. Boês ayant auparavant signalé un hors-jeu de Zermani.
Cette annulation provoqua, on s'en doute, les vives protestations des Marseillais 
L'arbitre, M. Baert, et le juge de touche M. Boês, furent pris à partie, injuriés et menacés par Di Lorto, Zermani, et Alcazar...
L'OM y perdra aussi le Championnat,
HUITIEMES DE FINALE
Rouen - Excelsior Roubaix : 1-0
Marseille - Mulhouse : 2-1
Rennes - Cannes : 2-0
RC Roubaix - Arras : 0-0 2-0
Olympique Lillois - RC Paris : 6-0
Sète - SO Montpellier : 1-0
Tourcoing - Saint Etienne : 1-1 4-3
Amiens - CA Paris : 4-1

QUARTS DE FINALE
Marseille - Rennes : 2-2 puis 4-0
RC Roubaix - Rouen : 3-2 (ap)
Sète - Amiens : 3-0
Olympique Lillois - Tourcoing : 3-0
DEMI-FINALES
Sète - Olympique Lillois : 1-0
Marseille - RC Roubaix : 1-0
FINALE le 8 Mai 1934 à Colombes
FC Sète bat l'OM 2 à 1 (1 - 1)
40600 Spectateurs
Arbitre Mr Baert
But :Zermani(2eme), Lukacss (24eme, 75eme)
OM Di Lorto - Henri et Max Conchy - Charbit, Drucker, Schillemann - Zermani, Alcazar, Boyer, Eisenhoffer, Kohut
Sete Llense, Hillier, Gasco, Gabrillargues, Bukovi, Dupont, Monsallier, Beck, Lukacs, Miquel, Benounna
Anecdote
"Pepito" Alcazar fut l'une grande figure de légende.
Ce pittoresque Oranais de souche espagnole était si peu commun qu'il faudrait un livre pour conter ses anecdotes, toutes riches de couleur, de fantaisie et de malice.
"Que...que..., Pepito-ci?... Pepito-là...." avait pour habitude de dire l'intarrissable garçon dont le moins qu'on puisse dire est qu'il ne s'embarrassait pas de fausse modestie.
Il faut dire que rien n'échappait à "Pepito" ni sur le terrain, ni en dehors.
Un jour, le président d'un club mal classé qui recevait l'O.M., avait plus ou moins "soudoyé" les principaux attaquants -fameux- de l'O.M.
Mais à la mi-temps, survenue sur le score de 2-0 en faveur de l'adversaire, Pepito -qui opérait comme demi- avait flairé la combine :"Que ...,que...,Pepito, il a vu des choses pas normales..." insinua-t-il L'histoire manquerait de saveur si l'O.M. n'avait inscrit trois buts en seconde mi-temps et gagné le match.
Trois buts, vous l'avez deviné, d'Alcazar.
Et celui-ci de se précipiter aussitôt vers le président , évidemment abasourdi, de l'équipe battue :
Que...,que..., si vous aviez parlé à Pepito, vous auriez gagné le match et que... ça vous aurait coûté trois fois moins cher..."
Comme tout bon personnage pagnolesque, ce César qui n'était pas marseillais piquait parfois de violentes colères.
Après la finale de la Coupe 34, perdue contre Sète, il perdit même toute mesure au point que son attitude engendra de graves incidents.
Considérant que l'arbitre avait eu tort de lui refuser un but qui aurait tout remis en question, il refusa de serrer la main au président Jules Rimet qui, selon la coutume, se rendait aux vestiaires après la finale pour féliciter les vainqueurs et consoler les battus.
Homme droit, loyal, mais pointilleux, M. Rimet s'en formalisa d'autant plus que Laurent Di Lorto, lui aussi, refusa le "shake hand" présidentiel.
Les deux joueurs furent suspendus et l'OM perdit aussi le Championnat.